Les cours boursiers des banques canadiennes ont piqué du nez.

Les cours boursiers des banques canadiennes ont piqué du nez.

Mais les analystes sont unanimes: les banques sont comme les chats, elles finissent toujours par retomber sur leurs pattes.

Pour les investisseurs patients, les spécialistes recommandent les titres de la Scotia, de la Royale et de la TD.

Pour tout dire, si l'on se fie aux multiples auxquels se négocient les titres bancaires, ils constituent une aubaine. «Au niveau actuel, plusieurs banques offrent un dividende de 5%, remarque Luc R. Fournier, gestionnaire à l'Industrielle Alliance. C'est mieux qu'une obligation Canada 10 ans.»

Michel Tessier de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL) ajoute que le dividende des banques croit graduellement au fil des ans contrairement au coupon d'une obligation qui demeure constant.

«La TD verse un dividende de 2,11$ par action contre seulement 1,12$ en 2002. C'est une augmentation de quasiment 100% en cinq ans», calcule l'analyste.

En plus, il y a la possibilité que les titres s'apprécient.

«Il est peu probable que dans cinq ans le titre de la Banque de Montréal, par exemple, se vende au cours d'aujourd'hui», renchérit Luc R. Fournier.

Un secteur de prédilection

Même son de cloche chez Denis Durand, de Jarislowsky Fraser. «À moyen terme, les banques sont mon secteur de prédilection», déclare l'associé principal chez le gestionnaire de portefeuilles montréalais.

Pour sa part, Michel Tessier rappelle l'excellent rendement sur l'avoir que dégagent les banques.

La TD, par exemple, a affiché un rendement de 19,3% sur l'avoir au dernier trimestre.

«Pas besoin de se casser la tête. Si on achète pour un horizon d'au moins trois ans, je suis preneur», lance Steve Goulet, de Valeurs mobilières Everest.

La crise immobilière et les papiers commerciaux

Le gestionnaire ajoute toutefois un bémol quant à certains titres, nommément la CIBC et la Nationale.

«La crise immobilière et des papiers commerciaux laisseront des marques pour quelque temps», explique-t-il.

Selon lui, les plus audacieux pourraient quand même investir dans ces deux titres en utilisant des ordres stop (achat avec spécification au courtier de vendre si les titres baissent en bas d'un seuil). Cette tactique permet de limiter les pertes advenant une baisse du titre.

La plus petite des banques québécoises, la Laurentienne, suscite moins d'intérêt.

Pour Denis Durand, elle est trop petite.

De plus, ses multiples récents la rendraient moins intéressante.

Cette opinion est partagée par Steve Goulet.

Scotia: la préférée

Michel Tessier n'y va pas par quatre chemins: «La Scotia est mon choix numéro un», dit-il.

Cette banque prend de l'expansion en Amérique latine, ce qui la rend moins vulnérable à la conjoncture américaine. De plus, cette région est en pleine croissance.

«Le rendement sur l'avoir dans ce coin du globe est alléchant, ajoute Denis Durand. Santander, une banque espagnole, obtient du 23% sur ses activités en Amérique latine.»

Steve Goulet privilégie aussi la Scotia mais il conseille aux investisseurs d'ajouter un autre titre bancaire à leurs portefeuilles. Comme deuxième choix, il opte pour la TD ou la Royale.

«On aurait ainsi une banque qui mise sur l'Amérique latine (Scotia) et une autre qui entrevoit plutôt sa croissance en Amérique du Nord (Canada et États-Unis)», dit-il.

La Scotia, la Royale et la TD font également partie du triumvirat de Denis Durand.

La Banque Royale dans les Caraïbes

Le gestionnaire apprécie particulièrement l'expansion de la Royale dans les Caraïbes.

«Elle n'aura même pas besoin de changer de nom», lance avec amusement M. Durand.

En effet, la Royale s'est portée acquéreur de la Royal Bank of Trinidad-Tobago.

«C'est une décision pleine de bon sens, ajoute-t-il. La Floride est rendue hors de prix et les retraités canadiens sont plus aventuriers qu'auparavant.»

Selon M. Durand, la stratégie de la Royale consiste à attirer les baby-boomers canadiens en leur permettant de donner leurs actifs canadiens en garantie lors de l'achat une résidence dans les îles du Sud.

«En plus, ils pourront exiger un taux d'intérêt supérieur à celui exigé au Canada», dit-il.

Les taux qui se pratiquent à Trinidad seraient, selon M. Durand, de 13%.

La TD est prisée pour son absence du marché des papiers commerciaux et des hypothèques à risque.

Chez l'Oncle Sam

Certains analystes reluquent également les banques américaines.

Un mastodonte comme Citigroup a, en effet, perdu plus de 150 milliards de dollars en capitalisation boursière depuis août dernier. C'est plus que la valeur de l'actif total de la Caisse de dépôt et placement du Québec!

Certains, comme Yves Lamoureux, stratège et conseiller en placement chez Blackmont Capital, y voient une occasion d'achat.

Selon le conseiller, les mauvaises nouvelles auraient déjà été escomptées.

Pour sa part, Denis Durand aime bien les titres de Wells Fargo et Wachovia qui, selon lui, ont subi une décote injustifiée à la suite de la crise immobilière.

«Elles sont très fortes dans la gestion d'actifs, ce qui leur permettra de s'en sortir», explique le gestionnaire.

LES BANQUES EN UN COUP D'OEIL

Repli en pourcentage par rapport au sommet des 52dernières semaines / Divende en pourcentage du prix de l'action

Canada

Banque Royale -19,00% / 4,05%

Banque Toronto-Dominion -14,60% / 3,44%

Banque Scotia -14,70% / 4,00%

Banque de Montréal -23,30% / 5,07%

Banque CIBC -37,50% / 5,18%

Banque Nationale -25,90% / 5,05%

Banque Laurentienne -20,20% / 3,51%

CanadianWestern Bank -12,90% / 1,41%

ÉTATS-UNIS

Bank of America -26,70% / 6,49%

Citigroup -55,10% / 4,84%

Morgan Stanley -45,20% / 2,21%

Wells Fargo -18,00% / 4,08%

Wachovia -38,20% / 7,02%

Source : www.lapresseaffaires.com en date du 28 janvier 2008

Les banques sont classées selon leur capitalisation boursière