Les prix des maisons dans 20 régions métropolitaines des États-Unis ont chuté selon une proportion jamais vue depuis au moins six ans en octobre dernier, ce qui augmente le risque que davantage d'Américains délaissent des propriétés qui valent moins que ce que leurs propriétaires doivent.

Les prix des maisons dans 20 régions métropolitaines des États-Unis ont chuté selon une proportion jamais vue depuis au moins six ans en octobre dernier, ce qui augmente le risque que davantage d'Américains délaissent des propriétés qui valent moins que ce que leurs propriétaires doivent.

Les valeurs des maisons ont chuté de 6,1% par rapport à octobre 2006, soit une baisse plus marquée que prévu, indiquait hier l'indice S&P/Case-Shiller. Cette dégringolade est la plus brutale depuis que le groupe a commencé à colliger des données annuelles en 2001.

Les prix vont continuer leur descente tandis que le nombre record de saisies fait en sorte qu'il y a encore plus de maisons à vendre sur le marché alors que des règles d'emprunt plus strictes rendent le financement plus difficile à obtenir.

La baisse des valeurs menace également les dépenses de consommation parce qu'il sera plus difficile aux propriétaires de miser sur la valeur nette de leur maison pour obtenir des liquidités supplémentaires.

«Il est probable que l'on verra un nombre croissant de propriétaires renoncer à leurs prêts étant donné qu'ils auront peu ou pas de valeur nette sur leur maison», avance Abiel Reinhart, un économiste de JPMorgan Chase, à New York.

«C'est un facteur de plus qui pèse sur la voie de la consommation», ajoute-t-il.

Comparativement au mois précédent, les prix des maisons ont reculé de 1,4% en octobre dernier, baisse la plus considérable en un mois depuis que les données ont commencé à être colligées. Mais ces données ne sont pas ajustées pour tenir compte des fluctuations saisonnières de sorte que les économistes préfèrent les résultats relatifs aux changements annuels.

Selon l'estimation moyenne de 12 analystes sondés par Bloomberg News, le marché prévoyait une baisse des prix des maisons de 5,7% en octobre après que l'indice eut reculé de 4,9% au cours des 12 mois terminés en septembre dernier.

Un rapport publié mercredi par la Federal Reserve Bank de Richmond démontre que l'activité manufacturière dans sa région avait diminué pour la deuxième fois en trois mois en décembre. Combiné avec des rapports antérieurs publiés plus tôt ce mois-ci et indiquant une diminution de l'activité manufacturière dans les régions de New York et de Philadelphie, ce rapport donne à penser que la crise dans le secteur immobilier a des répercussions sur le reste de l'économie américaine.

Pas moins de 17 des 20 villes qui forment l'indice S&P/Case-Shiller ont subi une baisse des prix des maisons en un an, le recul le plus marqué ayant été observé à Miami et à Tampa, en Floride, où les prix ont chuté de 12%. Mais trois villes, soit Charlotte, en Caroline du Nord, Seattle et Portland, en Oregon, ont vu les prix augmenter par rapport l'an dernier.

Cependant, toutes les 20 régions couvertes par l'indice S&P/Case-Shiller ont subi en octobre une baisse des prix des maisons par rapport à septembre.

«Il n'y a pas de bons côtés dans ce rapport», soutient David Blitzer, président du comité de l'indice S&P/Case-Shiller chez Standard & Poor's. «Si vous observez ce qui se passe dans toutes les villes, ajoute-t-il, vous constaterez que la plupart du temps, plus les prix ont connu une hausse rapide, plus la chute est brutale. Il n'y a pas de signe évident que l'on a atteint le creux dans ces données.»

Le marché immobilier américain est susceptible de continuer à pâtir tandis qu'une augmentation des saisies fait en sorte que davantage de maisons invendues se retrouvent sur le marché, ce qui incite les vendeurs à sabrer leurs prix, soulignent des économistes.