C'est encore très cher, mais ça devient un peu plus facile d'acheter une maison au Québec, constatent les économistes de Desjardins qui suivent de près le marché immobilier.

C'est encore très cher, mais ça devient un peu plus facile d'acheter une maison au Québec, constatent les économistes de Desjardins qui suivent de près le marché immobilier.

La baisse des taux d'intérêt, conjuguée à une augmentation moins rapide du prix des maisons, a rendu l'achat d'une propriété plus abordable au Canada et, dans une moindre mesure, au Québec et en Ontario, au deuxième trimestre de l'année.

C'est la deuxième hausse d'affilée de l'Indice d'abordabilité Desjardins, qui tient compte du revenu disponible, des taux d'intérêt et du prix des maisons. «Ça s'améliore, mais ça reste encore très cher et pas très loin de ce que c'était dans les années 90», explique Hélène Bégin, économiste chez Desjardins.

Dans ce temps-là, les taux d'intérêt dépassaient les 10% et le revenu disponible des Québécois n'était pas très élevé, si bien que même si le prix des maisons était relativement bas, la propriété était un rêve encore inaccessible pour beaucoup de ménages québécois.

C'est entre 1996 et 2006 que le marché immobilier a été le plus abordable. Depuis 2006, à cause des taux d'intérêt très bas et du revenu disponible qui s'est élevé, la demande s'est emballé et le prix des maisons a augmenté très rapidement, rendant l'accès à la propriété plus difficile.

Mais depuis le début de l'année, la situation change et le marché redevient un peu plus abordable. «Le marché immobilier est à un tournant, dit l'économiste de Desjardins. On le voit à plusieurs indices, comme la baisse des mises en chantier, la croissance moins rapide des prix et une baisse du prix des maisons dans certains marchés».

Un marché équilibré au Canada

Au Canada, le marché immobilier est revenu à l'équilibre, qu'on définit par la présence de huit à dix vendeurs pour chaque acheteur. Selon l'économiste de Desjardins, c'est à cause du marché immobilier de l'Alberta où, après une flambée du prix des maisons, on observe le début d'une correction. «À Calgary, le prix moyen des maisons est en baisse de 3,8% au deuxième trimestre.»

Rien de tel dans l'est du pays, où le prix des maisons continue d'augmenter, quoiqu'à un rythme de moins en moins rapide. Ceux qui attendent que les prix baissent pour acheter seront déçus. «À moins d'un choc économique, comme un bond des taux d'intérêt ou une chute de l'emploi, il n'y a pas de baisse généralisée du prix des maisons à prévoir», avance Hélène Bégin.

Sur son écran radar, Desjardins voit le marché immobilier québécois continuer de ralentir, mais très lentement. «On est encore loin de l'équilibre, avec cinq vendeurs pour chaque acheteur et il faut d'abord atteindre l'équilibre avant de voir les prix baisser», souligne l'économiste.

Au deuxième trimestre, les maisons sont devenues un peu plus abordables dans toutes les principales villes du Québec, à l'exception de Saguenay, où l'indice est resté stable.