Une entreprise de haute technologie de Montréal, Hypertec, pourrait prendre de l'expansion en Gaspésie, afin de profiter du bouclage en fibre optique, de l'alimentation en énergie et des mesures fiscales favorisant la création d'emplois.

Une entreprise de haute technologie de Montréal, Hypertec, pourrait prendre de l'expansion en Gaspésie, afin de profiter du bouclage en fibre optique, de l'alimentation en énergie et des mesures fiscales favorisant la création d'emplois.

L'entreprise a participé en octobre au Colloque régional sur les nouvelles technologies de l'information à Chandler. Sa direction y a exprimé un intérêt, qui débouche maintenant sur des démarches visant à s'établir en Gaspésie.

«On a beaucoup d'intérêt. Je travaille tous les jours sur le dossier. On a reçu plusieurs municipalités prêtes à nous accueillir. On a des scénarios à l'étude et on essaie de définir la niche qui pourrait convenir et à quelles conditions. Si les conditions se rencontrent, ça peut aller très vite», précise Jules Lessard, directeur de comptes chez Hypertec.

Hypertec loge dans l'immense bâtiment de 576 000 pieds carrés qui abritait jadis le géant Nortel à Ville-Saint-Laurent. Elle y compte cinq divisions, dont la fabrication d'ordinateurs pour IBM, Toshiba ou HP. Elle conçoit et monte aussi des ordinateurs et des serveurs sur mesure.

Toutefois, c'est surtout dans la division de «continuité des affaires et de recouvrement des données après désastre» que Jules Lessard voit du potentiel en Gaspésie.

Cette division voit notamment à l'hébergement sécuritaire de grandes banques de données pour des firmes ou des États qui ne veulent ou ne peuvent pas se spécialiser dans ce domaine.

La redondance, terme qui désigne le surplus de moyens déployés pour stocker ces données, dont le recours à plusieurs emplacements, est assurée à Ville-Saint-Laurent et au bureau de Québec.

«Mais la meilleure manière de protéger les données, c'est aussi d'avoir des satellites. L'information en mouvement est plus difficile à attaquer que ce qui est fixe. On envisage donc la Gaspésie», dit-il.

«La disponibilité de bâtiments, ou d'espace s'il faut bâtir, et de main-d'oeuvre constituent aussi des facteurs de localisation, mais l'approvisionnement en électricité prime», note M. Lessard.

«Il y a de l'électricité excédentaire (depuis la fermeture des usines papetières Gaspésia et Sumrfit-Stone). Hydro-Québec a investi dans le réseau. On peut consommer pas mal pour offrir une redondance au niveau primaire. Une production assurée par des éoliennes est aussi un avantage. Ça peut intéresser les Américains. La grande richesse en informatique, c'est l'électricité en quantité et en qualité. Aussi, la fibre optique fait le tour (de la péninsule). Si ça coupe d'un bord, le service continue. L'autre point positif : c'est éloigné des centres-villes, une source de danger», précise-t-il.

Jules Lessard veut rencontrer sous peu la ministre responsable de la Gaspésie, Nathalie Normandeau, pour voir ce que la firme peut recevoir comme aide.

Il parle en terme de millions de dollars d'investissement et d'un minimum de 50 emplois.