Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a reconnu avoir sous-estimé l'impact de la crise immobilière aux États-Unis sur l'ensemble de l'économie, dans un entretien au magazine hebdomadaire New Yorker.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a reconnu avoir sous-estimé l'impact de la crise immobilière aux États-Unis sur l'ensemble de l'économie, dans un entretien au magazine hebdomadaire New Yorker.

«D'autres et moi avons eu tort au début de dire que la crise des subprime (prêts immobiliers à risque, NDLR) pourrait être contenue», a déclaré M. Bernanke au journaliste du New Yorker dont l'article, déjà mis sur le site Web du magasin, sera publié dans le numéro du 1er décembre.

«La relation de cause à effet entre le problème immobilier et le système financier dans son ensemble était très complexe et très difficile à prédire», a-t-il ajouté.

L'augmentation des défauts de paiement sur les crédits subprime et l'effondrement du marché immobilier aux États-Unis à partir de début 2007 s'est progressivement étendu au système financier, puis à l'économie américaine dans son ensemble, se propageant ensuite à toute l'économie mondiale.

«Nous savions que les banques créaient» des produits financiers complexes hors bilan, mais «je ne pense pas que nous aurions pu réaliser la propension que cela pourrait prendre dans le bilan des banques, quand la confiance dans les prêts subprime, auxquels ces produits étaient adossés a commencé à s'éroder», a affirmé au New Yorker, le vice-président de la Fed, Donald Kohn.

Mercredi, la Fed n'a pas exclu l'éventualité que les États-Unis connaissent une contraction de leur produit intérieur brut (PIB) sur l'ensemble de l'année 2009.

n un peu plus d'un an, le comité de politique monétaire a baissé son taux directeur de 5,25% à 1%, un mouvement entamé trop tardivement jugeaient certains à l'époque, la banque centrale ayant continué de placer en tête de ses priorités la lutte contre l'inflation jusqu'en août.

Mais après, la Fed a multiplié les initiatives extraordinaires, mettant en place de nouvelles facilités de crédit et participant à des plans de sauvetage des institutions financières menacées.

«Ben Bernanke, qui semblait avoir été choisi (à ce poste) tant pour son côté prévisible que son expertise économique, est maintenant engagé dans l'utilisation de la Fed la plus intrépide qui soit depuis sa création en 1913», résume John Cassidy, le journaliste du New Yorker.

Le marché s'attend à une nouvelle baisse des taux lors de la prochaine réunion monétaire, les 15 et 16 décembre.

Le mandat de quatre ans de Ben Bernanke au sommet de la Fed s'achèvera fin janvier 2010.