«La crise nous donne l'occasion de procéder à de vrais changements», a lancé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en ouvrant la réunion, soulignant la nécessité de «nouveaux mécanismes».

«La crise nous donne l'occasion de procéder à de vrais changements», a lancé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en ouvrant la réunion, soulignant la nécessité de «nouveaux mécanismes».

«Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, nous n'avons pas le droit d'échouer», a-t-il affirmé devant les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales réunis dans un grand hôtel de Sao Paulo.

La réunion devait être entièrement consacrée à la préparation du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 le 15 septembre à Washington, convoqué d'urgence par le président américain George W. Bush sous la pression des Européens en pleine tempête financière.

Les participants à la réunion diffuseront un communiqué final dimanche.

Présidé par le Brésil, le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux-tiers de sa population.

Il rassemble sept pays aux économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l'Union européenne, plus les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie).

Les dirigeants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne participent également aux débats.

Lors de discussions vendredi à Sao Paulo, le groupe dit des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) est parvenu «à la conclusion qu'il devait y avoir une réorganisation du système financier mondial», avait déclaré le ministre brésilien de l'Economie Guido Mantega.

Spécifiquement, le système mis en place par les accords de Bretton Woods en 1944 est dépassé et a besoin de prendre en compte le poids économique des pays émergents, a-t-il dit.

Toute la planète pâtira de la récession provoquée par la crise financière née aux Etats-Unis: le taux de croissance mondial se réduira à un maigre 2,2% en 2009, contre 3,7% en 2008, selon le FMI.

Aux Etats-Unis, la crise économique a été le thème de la première allocution radiophonique hebdomadaire de M. Obama, qui a assuré que son gouvernement se mettrait au travail dès sa prise de fonctions le 20 janvier, parce qu'il n'y a «pas un moment à perdre».

Après le Plan Paulson de sauvetage des banques adopté en octobre, les Etats-Unis «auront besoin d'autres actions pendant cette transition (avant sa prise de fonctions, ndlr) et les mois suivants» pour contrer la propagation de la crise à toute l'économie, a-t-il prévenu.

Il a souhaité «un plan de sauvetage pour la classe moyenne», qui permette de «créer des emplois et soulager les familles qui voient leurs salaires se réduire et les économies de toute une vie disparaître».

La veille, il avait appelé le Congrès à adopter au plus vite un plan de relance, assurant que s'il ne le faisait pas, ce serait «la première mesure» qu'il prendrait en tant que président.

George W. Bush rencontrera son successeur lundi après-midi à la Maison-Blanche pour évoquer les grands dossiers qu'il lui laissera, comme la crise économique et la guerre en Irak.

La porte-parole de M. Obama a fait savoir qu'il ne participerait pas au sommet de Washington le 15 novembre, lors duquel les Européens entendent faire pression sur les Etats-Unis pour qu'ils acceptent plus de régulation financière.

Les dirigeants de l'Union européenne ont coordonné vendredi à Bruxelles leurs positions avant le sommet.

«Nous demandons à être écoutés et entendus et vite», a déclaré le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne. «Je ne viens pas participer à un sommet de mondanités, les Européens ne se contenteront pas de quelques principes vagues».

Il a assuré que l'Europe avait «une position commune assez détaillée» en vue du sommet et que ses dirigeants étaient «tous d'accord sur la nécessité absolue d'une coordination des politiques économiques» pour faire face à la crise.

L'Espagne, huitième économie mondiale, participera au sommet de Washington, la France ayant décidé de lui céder l'un des deux sièges dont elle dispose en tant que présidente en exercice de l'UE.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero s'est félicité samedi de cette reconnaissance du «poids économique et financier» de son pays.

Signe de leur détermination, les dirigeants européens ont proposé la tenue d'un nouveau sommet mondial «100 jours» après celui de Washington, soit une fois Barack Obama entré en fonction.