La retraite se profilait comme un havre serein. La tempête financière vient peut-être de balayer quelques illusions. Faut-il se mettre à l'abri en attendant que l'horizon s'éclaircisse? Comment traverser la zone de perturbations sans trop de dommages? Petit guide pour une retraite sans déroute.

La retraite se profilait comme un havre serein. La tempête financière vient peut-être de balayer quelques illusions. Faut-il se mettre à l'abri en attendant que l'horizon s'éclaircisse? Comment traverser la zone de perturbations sans trop de dommages? Petit guide pour une retraite sans déroute.

«Vu la débandade économique, peut-être serait-ce une bonne idée de donner des trucs aux gens qui s'apprêtent à prendre leur retraite à court et moyen terme afin de les aider à envisager cette étape le plus sereinement possible», suggère Michèle Beauchamp.

La lectrice de La Presse se préoccupe de sa retraite, qu'elle compte prendre d'ici quelques années. La crise financière a relancé ses interrogations périodiques sur la nécessité d'un important pécule de retraite. «On se fait toujours dire qu'il faut des centaines de milliers de dollars pour parvenir à maintenir son train de vie», déplore-t-elle.

Elle oscille entre l'inquiétude - «je n'ai ni un million de dollars ni une maison» - et, le plus souvent, l'optimisme - «je me retrousserai les manches et je vais trouver des solutions; dans la vie, il y a autre chose que de prendre son porte-monnaie et dépenser».

François Morency, président d'Aviso les Conseillers financiers, voit un parallèle entre la tempête économique et une tempête hivernale. «La tempête de neige vous met en retard au travail, mais le patron l'accepte. De la même façon, la tempête économique va peut-être vous retarder, mais vous acceptez d'être en retard.»

Ne reste plus ensuite qu'à stoïquement rattraper ce retard. Pour ceux qui ne bénéficient pas d'un régime de retraite à prestations déterminées, il faudra peut-être réduire temporairement quelques dépenses.

Ce genre de discipline ne fait pas peur à Michèle Beauchamp. «Le bonheur, insiste-t-elle, ce n'est pas de courir après ce qu'on n'a pas mais d'apprécier ce qu'on a.»

Or, justement, «rien ne distingue un retraité d'un autre consommateur, à part qu'on a du temps», souligne la conseillère budgétaire Lise Morin, de l'ACEF de l'Est, qui a discuté de la question avec son conjoint, retraité depuis deux mois.

Si l'argent est une préoccupation, le temps, comme le dit le fameux dicton, peut y suppléer en partie. «À la retraite, poursuit-elle, tu as le temps de chercher les soldes, de comparer les prix, de réfléchir aux besoins, d'explorer les magasins d'articles d'occasion, toutes choses que tu n'as pas le temps de faire quand tu travailles.»

Les inquiétudes économiques invitent d'ailleurs à une réflexion sur notre consommation, peut-être poussée à la limite de nos revenus. «On a le temps de tenir son budget, de s'y consacrer», observe-t-elle encore.

Michèle Beauchamp, qui a vu la tempête boursière s'attaquer à ses économies, prévoit pour sa part travailler à temps partiel, peut-être dans une librairie. Auteure d'un livre pour enfants - Pistoubrelou et les friandises -, elle souhaite se consacrer davantage à l'écriture. Une retraite progressive, à partir de 60 ans, lui en donnerait l'occasion. «Même si tout le monde n'a pas une pension avec son employeur, soutient-elle, il y a moyen d'aller chercher des petits revenus ailleurs tout en étant satisfait de ce qu'on fait.»

Elle aimerait que nous donnions «des trucs qui permettent d'économiser une fois arrivé à la retraite».

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