L'optimisme des plans de sauvetage n'aura pas duré longtemps sur les marchés boursiers. Il a plutôt cédé la place à l'inquiétude quant à l'état de l'économie.

L'optimisme des plans de sauvetage n'aura pas duré longtemps sur les marchés boursiers. Il a plutôt cédé la place à l'inquiétude quant à l'état de l'économie.

À la clôture, les Bourses nord-américaines ont chuté lourdement encaissant encore une fois d'importantes pertes.

L'indice S&P/TSX a plongé de 631 points ou 6,35% à 9323,85 points.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones a abandonné 733,08 points à 8577,91 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 150,68 points à 1628,33 points.

L'indice Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 9,03% (90,17 points) à 907,84 points.

Lundi, le Dow Jones avait repris 11,5% dans l'euphorie. Mardi, l'indice vedette de la Bourse de Toronto prenait presque 900 points. Il semblerait maintenant qu'il s'agissait d'une accalmie alors que les craintes d'une récession plombent les places boursières aux États-Unis et dans le monde.

Même son de cloche en Europe

Creusant lentement ses pertes, l'indice londonien Footsie a fini la journée avec une baisse de 7,16% à 4079,59 points. À Francfort, le DAX a cédé 6,49% à 4861,63 points et à Paris, le CAC 40 a glissé de 6,82% à 3381,07 points.

Malgré une journée difficile, le Nikkei a terminé la séance de mercredi en hausse de 1,06% à 9547,47 points à Tokyo.

En sens inverse, la Bourse de Shanghai a perdu 1,12% à 1994,67 points. Hong Kong a enregistré une chute de 4,96% à 15 998,30 points.

Au lendemain d'une prévision de l'agence de notation Moody's, selon laquelle les faillites et défauts de paiement ne sont pas terminés, les craintes d'une récession ne sont pas disparues.

Or, la rentabilité des compagnies cotées en Bourse est un élément central pour expliquer l'évaluation des actions.

Justement, les nouvelles économiques sont mauvaises. Les ventes au détail ont reculé de 1,2% en septembre aux États-Unis, alors que les analystes prévoyaient une diminution de 0,7%. Le problème, c'est que la consommation est le principal moteur de croissance chez les Américains.

«Après un rebond lié aux annonces de plusieurs gouvernements pour soutenir le système bancaire, les regards des investisseurs vont se reporter sur le risque de récession aux États-Unis», ont écrit les économistes du courtier Aurel dans une note.

Les propos de Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, soulèvent aussi des questions.

«La croissance du quatrième trimestre semble encore plus faible avec une contraction très probable», a estimé Mme Yellen, ajoutant qu'«en fait l'économie américaine semble en récession».

La Bourse pourrait «atteindre de nouveaux points bas en novembre-décembre, avant de remonter fortement en janvier 2009», prédit Charles Robertson, économiste de la banque néerlandaise ING.

Le plongeon plus important de la Bourse de Hong Kong s'explique par l'ampleur de la crise financière, jugée pire que celle de 1997 qui a laissé des traces l'Asie.

«Le tsunami financier auquel nous devons faire face est une crise mondiale», a dit le chef de l'exécutif de Hong Kong, Donald Tsang.

«Sa puissance destructrice est plus forte et plus large que la crise financière de 1997 en Asie, ajoute-t-il. Le rétablissement va prendre plus longtemps, sera plus difficile et ne peut certainement pas être pris à la légère.».

Avec Agence France-Presse