Pyromanes. Stupides. Avares. Tricheurs. Menteurs.

Pyromanes. Stupides. Avares. Tricheurs. Menteurs.

Warren Buffett et son fidèle complice Charlie Munger ne manquaient pas de qualificatifs pour décrire les financiers de Wall Street, qu'ils considèrent comme les grands responsables de la crise du crédit qui a secoué les marchés boursiers au cours des derniers mois.

«Wall Street va où l'argent se trouve, dit Warren Buffett. Wall Street ne se préoccupe pas des conséquences de ses gestes. Mais cette fois-ci, les institutions financières se sont fait prendre dans la maison après y avoir mis le feu, comme des pyromanes.»

Pourquoi vit-on une crise du crédit? Parce que les institutions financières ont commencé à prêter à n'importe qui, pour ensuite vendre leurs hypothèques sur les marchés.

La crise a éclaté quand les détenteurs de ces titres financiers ont réalisé la faible qualité des actifs adossés à leurs titres.

«Au début, les produits dérivés n'étaient pas compliqués, explique Warren Buffett. Mais Wall Street a commencé à vendre des produits très compliqués. Ils ont appelaient ça des déchets toxiques (toxico waste). Les institutions financières en étaient arrivées à tellement vouloir peindre un beau tableau pour augmenter leurs profits qu'elles ont commencé à tricher dans leur comptabilité.»

Selon Warren Buffett, la crise du crédit démontre un problème beaucoup plus grave à Wall Street: la tendance à répéter les erreurs des autres sans réfléchir.

«Wall Street est un milieu très dur qui est régi par un seul code: si tout le monde le fait, fais-le toi aussi. Et si tu n'es pas prêt à le faire, quelqu'un d'autre va faire de l'argent à ta place», dit le PDG de Berkshire Hathaway.

Pourquoi Omaha?

Dans la vingtaine, l'Oracle d'Omaha a pourtant travaillé à Wall Street avec son mentor Benjamin Graham, qu'il a connu alors qu'il étudiait à l'Université Columbia, à Manhattan. Après quelques années à New York, Warren Buffett est revenu vivre dans sa ville natale au Nebraska. Une décision qu'il ne regrette pour rien au monde.

«New York est une belle ville, mais je me sens chez moi à Omaha, dit-il. À New York, je ne connaissais même pas mes voisins. On n'a pas l'impression de faire partie d'une communauté.»

De toute façon, Warren Buffett doute qu'il aurait pu s'épanouir pleinement à Wall Street, lui qui aime penser et agir à contre-courant.

«Ce que font les autres m'indiffère, dit-il. Les gens qui vont seulement voir les films ou qui lisent seulement les livres qu'on leur suggère seraient mieux de ne pas investir à la Bourse. Ils feraient de mauvais investisseurs car ils achèteraient et ils vendraient leurs actions en même temps que tout le monde. Chez Berkshire, nous faisons exactement le contraire.»