La crise du papier commercial commence à faire des victimes parmi les gestionnaires de fonds.

La crise du papier commercial commence à faire des victimes parmi les gestionnaires de fonds.

Après le départ de certains employés de la Banque Nationale, la semaine dernière, voilà qu'un haut dirigeant de la caisse de retraite des employés fédéraux (Investissements PSP) a été contraint de quitter son poste, a appris La Presse Affaires. Un autre cadre partira prochainement.

Selon nos informations, le premier vice-président des placements, marchés publics, Bernard Augustin, est parti en début de semaine dernière. Son départ serait lié aux mauvais rendements de PSP attribuables à la crise de liquidités qui sévit sur les marchés.

Officiellement, Investissements PSP s'appelle l'Office d'investissements des régimes de pension du secteur public. L'institution gère à Montréal les fonds des fonctionnaires fédéraux, mais également ceux des employés de la GRC et des Forces armées canadiennes.

Au 31 mars 2007, PSP avait un actif net sous gestion de 35 milliards de dollars. Les états financiers ne précisent pas la somme investie dans le papier commercial adossé à des actifs (PCAA). Il n'est non plus possible de savoir si PSP a une part des 33 milliards de dollars de papier commercial qui fait l'objet d'un gel de transactions dans le cadre la proposition de Montréal.

Bernard Augustin est entré aux services de PSP au printemps de 2005, selon les documents publics de PSP. Il était alors vice-président, activités indicielles et quantitatives. Le gestionnaire est par la suite devenu premier vice-président, placements, marchés publics.

Joint au téléphone, la porte-parole de Investissements PSP, Anne-Marie Laurendeau, n'a pas voulu commenter le départ de Bernard Augustin, ni même le confirmer. Pourtant, un simple appel au numéro général de l'institution nous a permis de savoir qu'il avait quitté son poste.

Rappelons que la semaine dernière, La Presse Affaires faisait état de certains départs à la Banque Nationale liées à la crise du papier commercial.

La Banque a confirmé cette semaine aux employés que leurs bonus de fin d'année seraient réduits en raison des pertes de 575 millions inscrites par la Banque pour refléter la dévaluation de son papier commercial.

Nos sources font état d'une économie pour les bonis de l'ordre de 40 millions.

Autre départ chez PSP

Par ailleurs, un autre cadre de PSP quittera prochainement ses fonctions, selon nos informations. Il s'agit du premier vice-président, Investissements immobiliers, André Collin, qui quitterait en janvier.

André Collin et Bernard Augustin font partie des cinq cadres supérieurs de PSP directement affectés aux portefeuilles d'investissements.

Encore une fois, la porte-parole Anne-Marie Laurendeau n'a pas voulu commenter le départ de André Collin. Il n'a pas été possible de parler ni à M. Collin ni à M. Augustin.

André Collin est entré aux services de PSP en mai 2004. Auparavant, il avait travaillé à la Caisse de dépôt, notamment comme président de la filiale immobilière Cadim.

Le printemps dernier, André Collin avait fait parler de lui en lien avec le projet de revitalisation du quartier Chabanel, dans le nord de Montréal. Le promoteur Georges Dayan s'est associé à PSP pour revitaliser, dans ce quartier, un ensemble immobilier deux fois grands comme la Place Ville-Marie.

Ce n'est pas la première fois que Georges Dayan et André Collin font équipe. À la fin des années 2000, les deux gestionnaires ont travaillé ensemble autour de la transformation de l'ancien immeuble de la Banque du Canada en hôtel de luxe, dans le Vieux-Montréal.

Au bout du compte, le projet s'était avéré désavantageux pour la Caisse de dépôt, qui y a perdu entre 15 et 20 millions. De son côté, Georges Dayan aurait fait un gain variant entre 5 et 10 millions.