La majorité des magasins et centres commerciaux de Montréal ouvriront leurs portes le 2 janvier comme le permet maintenant la loi, n'en déplaise aux petits détaillants indépendants.

La majorité des magasins et centres commerciaux de Montréal ouvriront leurs portes le 2 janvier comme le permet maintenant la loi, n'en déplaise aux petits détaillants indépendants.

Cette nouvelle disposition de la loi est entrée en vigueur le 10 décembre dernier, deux jours seulement après les élections. «Ce règlement s'adapte autant aux besoins actuels des consommateurs qu'à ceux des commerçants», avait alors expliqué le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand.

La quasi-totalité des commerces visités hier par La Presse seront ouverts le 2 janvier. Seule exception: le magasin Fido du 1004, rue Sainte-Catherine. «Le type de produits que nous vendons fait en sorte que ça ne vaut pas la peine d'ouvrir, a affirmé hier un employé du magasin. On va être en congé forcé!»

Tous n'ont pas cette chance. «C'est écrit dans notre bail qu'on doit être ouvert quand le centre commercial est ouvert. Nous n'avons pas le choix d'obéir, a regretté le gérant d'une petite boutique du Centre Eaton. Nos horaires étaient déjà faits, ça nous force à réduire les vacances de nos employés. Et ça m'étonnerait qu'on ait beaucoup de clients ce jour-là.»

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) voit les choses d'un autre oeil. «Les employés pourront bénéficier d'une journée additionnelle de travail alors que, en ce moment, il s'agit d'une journée chômée mais non payée», a plaidé son PDG, Gaston Lafleur.

Le CQCD se dit satisfait de la décision du ministre Bachand. «Ça permet de régler une certaine injustice. Auparavant, seuls les magasins d'alimentation et les pharmacies pouvaient ouvrir. Là, on a tous des chances égales», affirme M. Lafleur.

Mais le nouveau règlement ne fait pas l'affaire de l'Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM). «Le gouvernement a acquiescé aux demandes des grandes surfaces sans considérer les intérêts de 5000 détaillants indépendants montréalais et de leurs employés», s'est indigné le président de l'ASDCM, Claude Rainville.

Partout ailleurs au Canada, les commerces sont autorisés à ouvrir sans aucune restriction le 2 janvier.