Le géant des télécommunications BCE (T.BCE) devrait en profiter pour «changer sa culture d'entreprise» alors que le projet de son rachat par un consortium mené par Teachers' vient de tomber à l'eau.

Le géant des télécommunications BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] devrait en profiter pour «changer sa culture d'entreprise» alors que le projet de son rachat par un consortium mené par Teachers' vient de tomber à l'eau.

C'est ce que souligne Michel Magnan, professeur titulaire de la Chaire Lawrence Bloomberg de l'Université Concordia.

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De par sa situation jadis monopolistique, BCE a eu des difficultés à changer ses manières de faire et n'a pas créé «beaucoup de valeur» pour son action au grand dam des actionnaires.

«Avec ce qui arrive, cela va obliger BCE à se concentrer sur son métier, à reprendre les parts de marché que l'entreprise a perdu dernièrement», estime-t-il.

Pendant des années, pense le professeur, le géant des télécoms a cultivé une «pensée d'insulaires» en ne s'ouvrant pas suffisamment sur de nouveaux marchés.

«Les gens passaient toute leur carrière chez BCE. Cela a favorisé une culture forte. Ça peut être bon pour l'entreprise, mais ça peut devenir aussi un handicap», croit M. Magnan.

Un autre point pourrait favoriser une période de changement chez BCE. Avec le projet d'achat qui avorte, l'entreprise n'aura pas à traîner une dette d'environ 30 G$ ce qui laisse place à plusieurs investissements dans les prochains mois.

«BCE pourra donc revoir ses services. Est-ce que l'entreprise voudra assurer une offre plus globale comme celle de Vidéotron ? Pour y arriver, cela demande des investissements. BCE qui était réactive devra donc être plus proactive», indique M. Magnan.

Selon lui, pendant les deux dernières années, l'entreprise montréalaise a concentré tous ses efforts sur les fusions et son rachat par Teachers' ce qui a fait en sorte qu'elle a maintenant du rattrapage à faire notamment dans le secteur du sans-fil.

«Avec ce qui se passe maintenant, il est certain que la situation financière de l'entreprise s'améliore. La nouvelle direction aura donc comme défi de faire les bons choix stratégiques et les bons choix financiers et créér de la valeur pour les actionnaires», croit-il.