C'est moins facile que ça l'était, mais ça se trouve encore. Le producteur québécois d'énergie Innergex vient de trouver 53,4 millions pour financer son projet éolien de Carleton en Gaspésie.

C'est moins facile que ça l'était, mais ça se trouve encore. Le producteur québécois d'énergie Innergex vient de trouver 53,4 millions pour financer son projet éolien de Carleton en Gaspésie.

«C'est une preuve qu'il est toujours possible de se financer à de bonnes conditions dans le marché actuel», a commenté le président-directeur général d'Innergex, Michel Letellier. L'argent a été avancé par deux banques japonaises, à un taux légèrement inférieur à 5%, a-t-il précisé.

«Les comités de crédit de toutes les banques sont sur les dents actuellement, a-t-il ajouté. Ils l'étaient déjà en raison de la crise du crédit et ils le sont encore plus devant la menace d'une récession.»

Les deux prêteurs japonais avaient déjà traité avec Innergex, ce qui est toujours un avantage quand le marché du crédit est aussi difficile qu'il l'est actuellement.

Innergex a un contrat à long terme avec Hydro-Québec qui achètera l'électricité produite par les éoliennes de Carleton, ce qui est un autre avantage pour un emprunteur. C'est vrai, reconnaît Michel Letellier, mais la banque doit s'assurer que l'entreprise est en mesure de livrer la marchandise.

Le parc éolien de Carleton est entré en service le 22 novembre dernier. Il compte 73 turbines GE d'une capacité totale de 109,5 mégawatts et a nécessité un investissement de 200 millions.

Innergex détient 38% de ce parc éolien, le reste étant la propriété de TransCanada Energy.

Ces deux partenaires ont remporté la part du lion du premier appel d'offres d'Hydro-Québec pour la fourniture de 1000 mégawatts d'énergie éolienne produite en Gaspésie. Trois parcs sont construits, à Baie-des-Sables, Anse-à-Valleau et Carleton. Trois autres restent à construire, dont deux à Gros-Morne et un autre à Montagne-Sèche, entre Petite-Vallée et Cloridorme.

Innergex est un producteur d'énergie éolienne et hydroélectrique dont les actions sont inscrites à la Bourse de Toronto. L'entreprise suit de près les intentions d'AbitibiBowater, qui a annoncé son intention de vendre les centrales électriques qu'elle exploite au Québec pour se renflouer. De tels actifs ne se retrouvent pas souvent sur le marché et Innergex s'y intéressera certainement, si Abitibi concrétise ses intentions, a indiqué M. Letellier.