Le président américain George W. Bush a reconnu lundi que les États-Unis vivaient des temps économiques «difficiles», mais il a affirmé que la situation était maîtrisée.

Le président américain George W. Bush a reconnu lundi que les États-Unis vivaient des temps économiques «difficiles», mais il a affirmé que la situation était maîtrisée.

«Une chose est sûre, c'est que nous connaissons des temps difficiles, mais une autre chose est sûre, c'est que nous avons agi de manière forte et résolue», a dit M. Bush au lendemain d'une retentissante intervention de la Banque centrale pour éviter une crise généralisée du système financier.

«Vous avez montré au pays et au monde que les États-Unis maîtrisent la situation», a-t-il ajouté à l'adresse de son secrétaire au Trésor, Henry Paulson, après que celui-ci et l'équipe économique de l'administration eurent rendu compte de la situation au président américain.

«La Réserve fédérale est intervenue rapidement pour mettre de l'ordre sur les marchés financiers», a-t-il dit.

Le secrétaire au Trésor «soutient cette action, et moi aussi», a-t-il dit.

M. Paulson a «réaffirmé que nos institutions financières sont fortes et que nos marchés financiers fonctionnent efficacement», a rapporté M. Bush.

L'administration américaine va «continuer à surveiller la situation et, si nécessaire, agira de manière résolue pour continuer à mettre de l'ordre dans les marchés financiers», a-t-il dit.

Wall Street en baisse

La Bourse de New York a ouvert en nette baisse lundi, le rachat de la banque Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]] pour une bouchée de pain laissant craindre une crise financière encore plus grave que prévu.

Après avoir été renflouée d'urgence vendredi, la banque d'investissement Bear Stearns a finalement été rachetée par sa concurrente JPMorgan Chase pour le prix très faible de 236 M$, soit 2$ par action, afin d'éviter sa faillite.

«Le prix payé témoigne de craintes encore fortes concernant des pertes massives supplémentaires puisque la banque est rachetée pour 2% de ses fonds propres», ont noté les analystes de CM-CIC Securities.

Vendredi, l'intervention inattendue de JPMorgan et de la Réserve fédérale pour regonfler les liquidités de Bear Stearns avait déjà fait souffler un vent de panique sur Wall Street: le Dow Jones avait perdu 1,60%, le Nasdaq 2,26% et le SP 500 avait reculé de 2,08%.

«Bear Stearns n'est pas la seule grande institution financière en difficulté. Il y a une réelle menace de contagion», a jugé Peter Morici, professeur à l'Université du Maryland.

«Ce rachat semble montrer que nous entrons dans une phase difficile de la crise en cette fin de premier trimestre», ont avancé les analystes de CM-CIC Securities. Cela plombait également les Bourses asiatiques et européennes.

Autre institution financière dans la tourmente en ce début de semaine, Lehman Brothers [[|ticker sym='LEH'|]], après des rumeurs -- démenties par la banque d'affaires -- d'une décision de la banque asiatique DBS de mettre un terme à ses relations avec Lehman.

Pour tenter de calmer l'affolement du marché, la banque centrale américaine a décidé dimanche, deux jours avant une réunion programmée, d'une nouvelle mesure d'urgence, en abaissant de 0,25 point à 3,25% son taux d'escompte, c'est-à-dire le taux de ses prêts aux grandes institutions financières.

«La Fed essaie de rassurer les marchés financiers en montrant qu'elle se tient prête à soutenir les banques, mais cela ne va probablement pas marcher», a estimé M. Morici.