Tout le monde est pressé. Il n'y a pas plus impatients que nous chez TSO3. Toutefois, pour poursuivre notre parcours qui a été sans faute jusqu'à maintenant, nous devons prendre notre temps pour bien faire les choses."

Tout le monde est pressé. Il n'y a pas plus impatients que nous chez TSO3. Toutefois, pour poursuivre notre parcours qui a été sans faute jusqu'à maintenant, nous devons prendre notre temps pour bien faire les choses."

Lui-même actionnaire de l'entreprise devenue publique en 2001, le président-directeur général de TSO3 [[|ticker sym='T.TOS'|]], Jocelyn Vézina, a bien hâte d'annoncer des profits.

Ce jour pourrait arriver bientôt puisque l'entreprise a réussi à vendre son stérilisateur à l'ozone 125L - son produit vedette - à neuf hôpitaux en Amérique du Nord depuis la fin de l'année 2005. L'hôpital Laval compte parmi ses clients. "C'est un début. Les premiers sont toujours les plus difficiles à vendre."

S'inspirant des prévisions des analystes, M. Vézina affirme qu'une trentaine de stérilisateurs devraient trouver preneurs au cours de 2007. "Nous avons une liste de 225 hôpitaux qui ont démontré de l'intérêt pour notre technologie. Plus de la moitié d'entre eux devraient s'engager dans un processus d'acquisition au cours des deux prochaines années."

Il y a bientôt 15 ans - et des investissements dépassant 30 millions $ - que Jocelyn Vézina et Simon Robitaille développent leur plate-forme technologique utilisant l'ozone pour stériliser les instruments médicaux.

"Nous sommes fiers de pouvoir dire que les problèmes techniques sont derrière nous", constate M. Vézina en soulignant que la commercialisation du stérilisateur allait nécessiter d'autres investissements importants.

"Ça prend beaucoup de sous pour amener notre produit sur le marché. Un réseau de distribution couvrant les quatre coins de l'Amérique du Nord ne se bâtit pas sans peine. Nous comptons actuellement sur une équipe d'une dizaine de vendeurs", signale Jocelyn Vézina.

La semaine dernière, TSO3 a annoncé la conclusion d'une entente de prise ferme qui va apporter plus de 20 millions $ dans les coffres de l'entreprise. "Nous allons pouvoir doubler notre force de vente sur le continent".

Ce n'est pas à tous les jours qu'un hôpital va changer ses équipements de stérilisation. Les budgets serrés des établissements, notamment au Québec, confinent les centrales de stérilisation au rang de parents pauvres.

"C'est un monde conservateur", ajoute Jocelyn Vézina. "Une centrale de stérilisation a la responsabilité du contrôle des infections. Les hôpitaux ne veulent pas prendre de risque en utilisant une nouvelle technologie. De là l'importance, pour nous, de faire nos preuves."

Actuellement, les hôpitaux ont recours à des procédés de stérilisation utilisant l'oxyde d'éthylène ou le peroxyde d'hydrogène.

Dans ses publications, TSO3 fait valoir que sa technologie est "verte" puisqu'elle n'utilise que de l'eau, de l'oxygène et de l'électricité. Le cycle de stérilisation serait également plus rapide et moins coûteux.

Chez TSO3, on voit évidemment d'un très bon oeil la récente décision d'Environnement Canada de forcer les hôpitaux à réduire de 99 % les rejets d'oxyde d'éthylène provenant de la stérilisation. Des 165 installations au Canada qui utilisent cette substance, il y en aurait 91 au Québec.

Par ailleurs, en plus des efforts de commercialisation du stérilisateur à l'ozone 125L, TSO3 planche sur divers projets d'adaptation de sa technologie à d'autres marchés notamment celui des cliniques privées.

Des recherches sont également en cours en vue de présenter la deuxième génération du stérilisateur, notamment pour réduire la durée du cycle de stérilisation qui est actuellement de quatre heures.

L'entreprise lorgne également du côté de l'Europe.

En 2005, elle a obtenu une subvention de 710 000 $ du gouvernement britannique pour tester son procédé de stérilisation dans le cadre d'un projet de recherche visant l'inactivation de la protéine infectieuse causant la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Ce n'est pas avant deux ou trois ans que les résultats des tests effectués sur des souris seront connus. "Si notre technologie réussissait à faire ses preuves, nous deviendrions alors une sorte de golden standard de la stérilisation sur la planète", annonce Jocelyn Vézina.

Flash performance

Axcan Pharma Inc. [[|ticker sym='T.AXP'|]]

HISTOIRE RÉCENTE

Une gestion de qualité n'exclut pas les risques de marché. Axcan Pharma était, en janvier, finaliste pour le titre de société ayant le meilleur conseil d'administration dans le concours tenu par la revue Commerce.

Cela a incité le docteur en finance Jacques Saint-Pierre, fondateur du Laboratoire d'évaluation des entreprises de l'Université Laval (LABVAL) à examiner les autres enjeux financiers de la direction.

Premier indice, la différence entre le rendement et le coût du capital (voir tableau ci-dessous) a rétréci d'année en année. Elle est même rendue négative.

La mesure est calculée exceptionnellement sur des périodes de 36 mois pour mieux représenter une série de données.

Mais il y a plus. Louis Tanguay

COMMENTAIRE

La tendance de l'écart de performance est révélatrice de la difficulté de développer et de maintenir des avantages concurrentiels dans des marchés qui traversent actuellement une période de transformation profonde amorcée par l'expiration de brevets sur des produits clés.

De plus, le nombre croissant de sociétés spécialisées et les produits génériques continuent d'alimenter la concurrence pour les parts de marché. Le risque stratégique est donc très élevé.

La valeur économique ajoutée (l'écart de performance multiplié par le capital investi l'année précédente) suit une tendance à la baisse. C'est la mesure interne de performance opérationnelle qui reflète le mieux la réussite de l'entreprise à ajouter de la valeur aux investissements des actionnaires. Elle était d'ailleurs négative récemment.

La valeur marchande ajoutée (i.e. la différence entre la valeur marchande totale et le capital investi) est de 18 % et décline régulièrement depuis cinq ans. Elle reflète le faible succès avec lequel l'entreprise a investi le capital dans le passé et comment, vraisemblablement, elle l'investira dans le futur.

C'est une mesure cumulative de la performance corporative. Les changements dans cette mesure (tout comme dans celle de la valeur économique ajoutée) sur une période de temps sont aussi utiles que les niveaux de la mesure pour mesurer la performance d'une société. Or, ces changements ont été en régression au cours des cinq dernières années.

Un élément complémentaire dans l'évaluation du potentiel d'augmentation de la valeur marchande d'une société est le partage de cette valeur entre la valeur de ses activités courantes et la valeur de ses opportunités de croissance. Ces pourcentages sont respectivement de 70 % et 30 % et la part attribuable aux activités courantes a tendance à diminuer au cours des années révélant que le marché boursier, qui est tourné vers le futur, établit la valeur d'Axcan en escomptant davantage ses projets futurs dans l'établissement de son cours boursier.

Ceci rend le titre de la société de plus en plus risqué.

TSO3

Année de fondation : 1998

Président-directeur général : Jocelyn Vézina

Secteur d'activité : solution en matière de stérilisation

Produits-vedettes : stérilisateur à l'ozone 125L

Nombre d'employés : 56

Symbole boursier : TOS

Valeur de l'action : 2,49 $

Adresse : 2505, Dalton, Québec, G1P 3S5

Téléphone : 418 651-0003

Télécopieur : 418 653-5726

Site Internet : www.tso3.com

Sources : Dr Jacques Saint-Pierre, LABVAL et Stockpointer

LÉGENDE

Le rendement du capital est égal au rapport du bénéfice d'exploitation net après impôt, tiré des résultats financiers trimestriels, et ajusté pour bien représenter le bénéfice économique, sur l'actif économique de la société.

Le coût du capital englobe ceux des emprunts bancaires, des émissions d'obligations et le rendement qu'un investisseur peut attendre d'un autre placement à risque égal.

L'écart résume sur cinq ans l'évolution de la capacité de la société de produire de la richesse pour ses actionnaires.