Les avocats de l'ex-magnat de la presse Conrad Black ont amorcé, jeudi, leur plaidoirie de défense en se concentrant sur la dizaine de boîtes de documents qui, selon la poursuite, a été déplacée des bureaux torontois de Hollinger, en contravention d'une ordonnance du tribunal.

Les avocats de l'ex-magnat de la presse Conrad Black ont amorcé, jeudi, leur plaidoirie de défense en se concentrant sur la dizaine de boîtes de documents qui, selon la poursuite, a été déplacée des bureaux torontois de Hollinger, en contravention d'une ordonnance du tribunal.

La secrétaire de Black, Joan Maida, a insisté sur le fait qu'elle ignorait tout de l'ordonnance exigeant la permission d'inspecteurs mandaté par la cour pour déplacer ces documents des bureaux de l'entreprise.

Mme Maida a dit savoir qu'elle devait obtenir l'autorisation de quelqu'un pour déplacer ces documents. Mais elle n'a pas réalisé que les inspecteurs étaient les seuls à pouvoir l'accorder.

À la barre des témoins, jeudi, elle a affirmé qu'elle n'avait pas discuté de l'ordonnance avec Black, qui est accusé de fraude et d'extorsion.

Lors du contre-interrogatoire, la secrétaire canadienne, âgée de 59 ans, a dû affronter le scepticisme du procureur adjoint Jeffrey Cramer.

«Vous souvenez-vous d'avoir entendu quelqu'un vous parler d'une ordonnance d'un tribunal canadien?» a demandé M. Cramer. «Non», a répondu Mme Maida.

«Vous ne vous souvenez pas si Black était au courant d'une prescription concernant les documents?» a demandé M. Cramer. Ce à quoi elle a répondu: «Non.»

À plusieurs reprises, elle a été incapable de se rappeler de ce dont Black avait parlé le 20 mai 2005, alors que des caméras de surveillance l'ont surpris en train de transporter des boîtes de documents.

Lorsque M. Cramer a montré au témoin une photo de Black dans laquelle il semble pointer du doigt une caméra dans un corridor, elle a affirmé «qu'il pointait peut-être le doigt vers moi».

«Vous souvenez-vous de lui alors qu'il pointait du doigt?» a demandé le procureur.

«Non», a dit Mme Maida.

M. Cramer a ensuite projeté sur un mur une image agrandie du doigt de Black, sans toutefois réussir à en apprendre davantage du témoin.

Black, âgé de 62 ans, est accusé — tout comme trois autres hommes — d'avoir participé à un stratagème frauduleux qui a dépouillé Hollinger International de dizaines de millions de dollars, après la décision de l'entreprise, dans les années 1990, de vendre des centaines de journaux locaux dont elle était propriétaire aux Etats-Unis et au Canada.

Les acheteurs ont versé des millions de dollars à Hollinger International dans le cadre d'une entente garantissant qu'elle ne leur ferait pas concurrence.

Black est notamment accusé d'avoir fait obstruction à la justice pour avoir transporté ces boîtes hors de son bureau le 20 mai 2005.