Le PDG du géant américain du refinancement hypothécaire Freddie Mac (FRE), Richard Syron, a choisi d'ignorer les mises en garde formulées par ses équipes sur la politique d'achats de prêts par l'établissement.

Le PDG du géant américain du refinancement hypothécaire Freddie Mac [[|ticker sym='FRE'|]], Richard Syron, a choisi d'ignorer les mises en garde formulées par ses équipes sur la politique d'achats de prêts par l'établissement.

C'est ce que rapporte mardi le New York Times.

Dans un entretien au quotidien, l'ancien responsable de la gestion des risques, David Andrukonis, a affirmé avoir averti M. Syron dès 2004, lui expliquant que l'établissement achetait des prêts à risque «qui présentaient un risque énorme sur les plans de l'image et de la situation financière de la société et du pays».

Le New York Times cite également les témoignages d'une vingtaine de dirigeants, analystes, actionnaires et régulateurs, qui affirment tous que M. Syron a passé outre leurs incitations à la prudence.

«Il a dit que nous ne pouvions pas nous permettre de dire non à qui que ce soit», a rapporté M. Andrukonis.

Victimes de la détérioration du marché de l'immobilier et de l'effondrement de leurs cours de Bourse, Freddie Mac et sa soeur jumelle Fannie Mae [[|ticker sym='FNA'|]] ont connu, au début de juillet, une crise qui a nécessité l'intervention du Trésor américain.

Les autorités ont mis sur pied un plan de sauvetage, validé par le Congrès et signé par le président George W. Bush, qui permet notamment au Trésor d'acheter des actions des deux organismes ou de leur prêter plus d'argent, jusqu'à fin 2009.

Le bureau du budget du Congrès (CBO) a avancé le chiffre de 25 G$ US sur deux ans pour le coût du plan, tout en soulignant qu'il y avait de fortes chances que le Trésor n'ait pas besoin de recourir du tout à ce nouveau dispositif.

Fannie Mae et Freddie Mac sont des «GSE» (Government Sponsored Enterprises) qui ne sont pas liées formellement au gouvernement mais disposent d'une ligne de crédit garantie par ce dernier, qui leur permet d'emprunter de l'argent sur le marché à des taux bien plus faibles qu'une banque ou d'autres organismes de crédit immobilier.

Les deux établissements détiennent ou garantissent 5200 G$ US de créances hypothécaires, soit près de 50% de l'encours de crédit immobilier américain.