Le groupe américain Maison de vie Sunrise débarque à Montréal avec un projet de quatre résidences pour aînés pour une valeur totale de 90 M$.

Le groupe américain Maison de vie Sunrise débarque à Montréal avec un projet de quatre résidences pour aînés pour une valeur totale de 90 M$.

Maison Sunrise vise un marché plutôt mal desservi au Québec, déclare à La Presse Affaires le directeur régional Jean Favreau, soit celui des personnes âgées en perte d'autonomie, dont celles atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Seules quelques résidences occupent en partie ce segment de marché, dont le Groupe Maurice et Masterpiece Living, ajoute Jean Favreau. Masterpiece Living doit de fait s'implanter à Montréal sous peu, avant de s'étendre à Ottawa, Toronto et Vancouver. Le groupe Masterpiece exploite déjà des résidences à Calgary, Medecine Hat et Red Deer.

Les aînés en perte d'autonomie trouvent aussi du réconfort dans les Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) du Québec, qui soulèvent par contre des critiques à l'occasion.

Les constructions de résidences pour retraités se sont multipliées au Québec au cours des dernières années, mais surtout dans le marché des aînés autonomes.

Par ailleurs, Maison Sunrise s'attaque «au marché du haut de gamme où les familles ne se préoccupent pas surtout du prix mais des services offerts à leurs aînés», souligne Jean Favreau.

Après plus de 450 résidences en Amérique du Nord et en Europe, Maison Sunrise a inauguré son premier établissement au Québec, mercredi dernier, pour des résidents qui s'installaient dès lundi.

Une autre Maison Sunrise doit ouvrir ce printemps à Blainville, dans le prestigieux quartier Fontainebleau. Une troisième est attendue cet été à Beaconsfield. Maison Sunrise investit ainsi 66 millions, précise Jean Favreau.

La quatrième Maison Sunrise doit ouvrir d'ici l'été 2009, après un autre investissement de plus de 20 millions, rue Sherbrooke, à la limite de Westmount.

Chacune de ces Maison Sunrise créera de 80 à 85 emplois, précise le directeur régional, pour un total de plus de 325. Quant au nombre de clients, il égalera le nombre d'employés, pour assurer des services personnalisés, dit-il.

La concurrence dessert plutôt des aînés qui ne nécessitent pas plus de deux heures de soins par jour, contrairement à Maison Sunrise, note Jean Favreau.

«Le groupe essaie de collaborer avec les autres résidences quand elles ne peuvent plus assumer les soins requis et offre une alternative aux CHSLD», dit-il.

Le coût dépend des services à la carte choisis. «Le prix de base de 85$ par jour comprend les repas, l'entretien ménager, la lessive et une heure de soins. D'habitude par contre, les clients nécessitent trois ou quatre heures de soins par jour, mais les prix restent raisonnables dans de petites suites. Quand le nombre d'heures de soins requis augmente encore, pour les résidents d'une suite à deux chambres, la facture peut grimper à 5000$ ou 6000$ par mois», précise Jean Favreau.

À ce prix toutefois, «les clients sont servis aux petits oignons, assure-t-il. S'ils veulent au saut du lit prendre d'abord un café en lisant leur quotidien préféré, quitte à reporter leur petit déjeuner au milieu de l'avant-midi, c'est leur choix», dit-il.

Fondé en 1981 et coté à la Bourse de New York (SRZ), le réseau de Maison de vie Sunrise s'approche de 500 résidences aux États-Unis (près de 400), en Angleterre et en Allemagne, de même qu'en Ontario et en Colombie-Britannique (12), avec près de 40 000 employés pour 52 000 résidents.

Au Québec, le groupe continue de scruter le marché et la démographie, car l'espérance de vie est prometteuse pour les aînés, mais aussi pour Maison Sunrise, conclut Jean Favreau.