La Banque du Canada n'écarte pas la possibilité que les conditions économiques et financières se détériorent au point où des ménages canadiens surendettés perdent leur propriété au cours des prochains mois.

La Banque du Canada n'écarte pas la possibilité que les conditions économiques et financières se détériorent au point où des ménages canadiens surendettés perdent leur propriété au cours des prochains mois.

Dans la plus récente édition de la Revue du système financier publiée jeudi, la banque centrale canadienne explique que, bien qu'elle considère que l'issue la plus probable de la crise actuelle est une amélioration graduelle de la situation sur les marchés financiers mondiaux et des conditions de crédit au Canada, l'incertitude subsiste quant au moment où se produira le retour à des conditions de financement plus habituelles.

Selon la Banque, il existe un risque important que la faiblesse du secteur financier et celle de l'économie réelle s'accentuent mutuellement, dans le cas, notamment, où la crise s'avérait plus sévère que prévu aux États-Unis.

Dans la Revue du système financier, la Banque explore cinq grandes sources de risque qui pèsent sur le système financier canadiens, dont celui découlant de l'endettement des ménages.

Selon les économistes de la banque centrale, cet endettement des ménages constitue un canal par lequel un choc extérieur pourrait se propager à l'ensemble du système financier au pays.

Selon eux, la situation globale du secteur des ménages canadiens demeure assez saine, mais les bilans de ces derniers commencent à se ressentir de la faiblesse des marchés boursiers et du recul des prix des maisons qui surviennent au moment où leur ratio dette/revenu atteint un point culminant.

«Un niveau relativement élevé d'endettement pourrait rendre les ménages plus vulnérables à des chocs négatifs touchant la richesse et les revenus», explique la Banque.

Selon les simulations effectuées à la Banque, si la situation venait à se dégrader, la proportion de ménages vulnérables, soit ceux dont le ratio du service de la dette dépasse 40%, pourrait augmenter sensiblement par rapport à son niveau actuel.

La capacité des consommateurs de respecter leurs engagements financiers serait alors entamée.

La Banque ajoute toutefois que, «bien que l'endettement accru du secteur des ménages constitue pour le système financier canadien une source de vulnérabilité qui doit faire l'objet d'une surveillance étroite, il ne faut pas exagérer l'importance de ce risque».

«L'octroi de prêts au Canada obéissant à des critères beaucoup plus prudents qu'aux États-Unis ou dans certains pays européens, les déséquilibres qui en ont résulté sont beaucoup moins marqués. Le marché des prêts hypothécaires à risque représente moins de cinq pour cent du marché canadien des prêts à l'habitation, comparativement à 14% chez nos voisins du Sud, et il est assujetti à des normes plus rigoureuses qu'aux États-Unis.»