Le turbopropulseur Q400 de Bombardier a beau se râper le nez au Japon, il prend un sérieux essor aux États-Unis.

Le turbopropulseur Q400 de Bombardier a beau se râper le nez au Japon, il prend un sérieux essor aux États-Unis.

Pinnacle Airlines, de Memphis, au Tennessee, a placé jeudi une commande ferme pour 15 appareils Q400, d'une valeur d'environ 381 M$ US.

L'entente comprend également une commande conditionnelle pour 10 appareils supplémentaires et des options sur 20 autres, ce qui représenterait une valeur totale de 1,2 milliard US.

Une commande conditionnelle est plus ferme qu'une simple option: des détails de la livraison sont déjà couchés sur papier, mais il reste encore d'autres points à négocier, a indiqué Marc Duchesne, un porte-parole de Bombardier Aéronautique.

Pinnacle Airlines confiera les 15 turbopropulseurs à sa filiale Colgan Air, qui les exploitera sous la bannière de Continental Connection à partir de la plaque tournante de Continental Airlines à Newark, au New Jersey.

En mai dernier, Continental avait fait savoir qu'elle avait besoin de 24 turbopropulseurs pour desservir Newark et une deuxième plaque tournante, Houston.

Elle avait demandé aux transporteurs régionaux de lui faire des propositions en ce sens. Il s'agissait d'une initiative un peu paradoxale: Continental avait été un des premiers transporteurs américains à se débarrasser de ses vieux turbopropulseurs pour les remplacer par des biréacteurs.

Continental avait le choix entre des turbopropulseurs de l'entreprise européenne ATR et de Bombardier.

Il s'agit d'une nouvelle victoire pour l'avionneur montréalais sur le marché américain, un marché qui s'était presque totalement détourné des turbopropulseurs. On jugeait ce type d'appareils trop lent et trop bruyant.

Pendant ces années, seule Horizon Air, de Seattle, continuait de commander de bonnes quantités de turbopropulseurs de Bombardier.

En septembre dernier, le transporteur américain Frontier Airlines a signalé une nouvelle renaissance du turbopropulseur aux États-Unis en commandant 10 appareils Q400.

Les turbopropulseurs consomment beaucoup moins de carburant que les biréacteurs, un facteur attrayant compte tenu de l'explosion des prix du pétrole.

M. Duchesne a indiqué que la commande de Pinnacle Airlines ne devrait pas amener Bombardier à hausser davantage la cadence de production des Q400 à l'usine de Havilland, de Toronto.

«En octobre dernier, nous avons annoncé que nous allions augmenter la cadence de 50 à 65 appareils à partir de l'année financière 2007-2008», a-t-il rappelé.

Il ne devrait donc pas y avoir d'impact sur le niveau d'emploi à de Havilland.

Même si les appareils Q400 sont construits à Toronto, toute commande supplémentaire constitue une bonne nouvelle pour Montréal: les moteurs de l'appareils sont fabriqués à Pratt & Whitney Canada, à Longueuil.

La Q400 a connu un début de semaine difficile lorsqu'un des appareils du transporteur All Nippon Airways a atterri sur le nez en raison d'un train d'atterrissage bloqué.

Le titre de Bombardier avait alors piqué du nez, mais il avait repris tout le chemin perdu mercredi pour clôturer à 4,56 $ à la Bourse de Toronto. Le titre est demeuré stable jeudi.