À quelques semaines de la mise à pied de 90 travailleurs à l'usine Shermag de Disraeli, prévue pour le 6 octobre prochain, les dirigeants syndicaux avec leur président Gaston Pouliot en tête ont élevé la voix cette semaine et égratigné au passage le député de Frontenac et ministre du Travail, Laurent Lessard.

À quelques semaines de la mise à pied de 90 travailleurs à l'usine Shermag de Disraeli, prévue pour le 6 octobre prochain, les dirigeants syndicaux avec leur président Gaston Pouliot en tête ont élevé la voix cette semaine et égratigné au passage le député de Frontenac et ministre du Travail, Laurent Lessard.

"M. Lessard nous a dit qu'il ne laissera pas aller les emplois comme ça, mais la rencontre que nous devions avoir avec lui et M. Casselman (NDLR: Jeff Casselman, président et chef de direction de Shermag) a été remise à deux reprises", s'impatiente Gaston Pouliot.

"Nos travailleurs étaient encouragés, mais présentement, nous sommes sans nouvelles", poursuit le président Pouliot.

Rappelons que Shermag a anonncé ces mises à pied à la mi-août, les qualifiant de "temporaires" même si aucune date de retour au travail n'a été avancée. Elles sont le résultat d'un surplus de capacité de production dans le plan de restructuration du fabricant de meubles.

"Ce n'est pas pour le fun qu'on interpelle le ministre du Travail, reprend M. Pouliot. Il est directement branché sur le gouvernement, il me semble qu'il pourrait faire quelque chose pour accélérer le dossier. Il doit avoir une certaine influence."

Le président du syndicat mentionne que les travailleurs de Shermag à Disraeli nourrissaient un certain espoir tout en sachant qu'il serait impossible de sauver tous les emplois. "Après la réception de l'avis de licenciement de huit semaines, nous avons demandé aux gars de continuer à faire leur travail comme normalement de façon à ne pas pénaliser les travailleurs qui resteront en poste. Ce qu'ils ont fait", fait valoir le chef syndical.

"L'échéance se rapprochant toujours, la tension monte. Le ministre Lessard n'est pas là du tout. Je crains qu'il nous laisse tomber. Les ministres se font souvent photographier avec une pelle. Est-ce que c'est pour enterre les jobs ?" questionne Gaston Pouliot dans le langage coloré qu'on lui connaît.