La majorité des rachats par endettement - dont la valeur moyenne est d'environ 200 M$ au pays - ne seront probablement pas affectés par la crise actuelle des liquidités, affirme un regroupement du secteur du capital de risque et de l'investissement.

La majorité des rachats par endettement - dont la valeur moyenne est d'environ 200 M$ au pays - ne seront probablement pas affectés par la crise actuelle des liquidités, affirme un regroupement du secteur du capital de risque et de l'investissement.

Bien que la crise actuelle ralentira probablement le secteur des méga-transactions, comme par exemple le rachat du Canadien Pacifique par Brookfield Asset Management, ces acquisitions de grande envergure ne représentent qu'une faible proportion des activités du secteur, a noté le président de l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement, Rick Nathan, lors d'un interview.

«Dans le secteur des méga-transactions, nous nous attendons à ce que les choses ralentissent, mais ces acquisitions ne constituent pas la plus grande partie du marché», a indiqué M. Nathan, qui est aussi directeur général de Kensington Capital Partners.

Selon lui, des «centaines» de rachats par endettement ne sont pas divulgués publiquement. Ils surviennent habituellement au moment de la retraite du fondateur d'une société dont la valeur atteint 100 M$. L'acheteur naturel est bien souvent un groupe formé de l'équipe de direction, qui entreprend des démarches de recherche de financement afin de pouvoir déposer une offre.

Le marché semble s'attendre à ce qu'il n'y ait pas de transaction pour ce qui est du Canadien Pacifique. Malgré une hausse de la valeur des actions après que Brookfield eut indiqué qu'elle pourrait déposer une offre, le titre a cédé près de 25 % depuis juillet.

Par ailleurs, certains joueurs sur l'échiquier du capital de risque n'ont pas encore commencé à piger dans leurs coffres pour réaliser des acquisitions, a ajouté M. Nathan, qui estime que les grandes firmes de rachat par endettement détiennent toujours environ 10 G$ en fonds, amassés en 2006, qu'ils n'ont pas encore dépensés.

«Vous avez ce capital disponible», a noté l'analyste, précisant que certains joueurs se lanceront à la recherche de bonnes occasions maintenant que les prix ont chuté.

La faible concurrence pour les cibles des sociétés spécialisées dans les rachats par endettement entraînera une baisse des prix et rendra les transactions plus abordables pour les grands joueurs du capital de risque comme Onex, a estimé son président et chef de la direction Gerry Schwartz lors d'une récente conférence téléphonique avec des analystes.

«Les difficiles conditions de crédit qui existent maintenant, bien que plus souffrantes pour plusieurs personnes, pourraient en fait ramener les multiples d'achats à des niveaux avec lesquels nous sommes plus à l'aise», a estimé M. Schwartz lors d'une conférence téléphonique le 9 août, pour discuter des résultats trimestriels de la compagnie.

L'analyste Nick Morton, de RBC Dominion valeurs mobilières, a rappelé aux investisseurs, dans une note de recherche datée du 17 août, que les «crises apportent avec elles de bonnes occasions».

«Il y a un impact au niveau du moment choisi pour certaines compagnies qui devaient se lancer sur le marché; celles-ci pourrait maintenant préférer attendre que les marchés se stabilisent. Cela veut dire que les gains substantiels des actions pour ce qui est des premiers appels publics à l'épargne pourraient être absents pour un moment», a écrit M. Morton, ajoutant que le déclin du prix des actions se traduira par une réduction nette de l'évaluation des actifs des compagnies.