Le secteur manufacturier a salué mardi un rapport unanime du comité permanent de l'industrie, qui recommande notamment de faciliter l'investissement en capital et d'accroître les crédits d'impôt pour la recherche, afin de préserver des emplois dans la fabrication.

Le secteur manufacturier a salué mardi un rapport unanime du comité permanent de l'industrie, qui recommande notamment de faciliter l'investissement en capital et d'accroître les crédits d'impôt pour la recherche, afin de préserver des emplois dans la fabrication.

D'après Statistique Canada, l'industrie manufacturière a perdu plus de 215 000 emplois depuis 2002. Malgré ses difficultés, aggravées par l'envolée du dollar canadien, ce secteur emploie toujours 2,1 millions de personnes et représente les deux tiers des exportations du pays.

Le rapport du comité des Communes découle de travaux et d'une tournée pancanadienne qui ont duré près d'un an. Le document de 160 pages contient 22 recommandations sur l'imposition, l'énergie, la main-d'oeuvre, la réglementation et la propriété intellectuelle, entre autres.

Devant les médias, les représentants des manufacturiers ont surtout insisté mardi sur l'idée de modifier les règles d'amortissement de l'équipement de fabrication et de haute technologie, afin de soutenir la modernisation des usines. Ils sont en outre dits favorables à des mesures fiscales encourageant l'innovation.

Parmi les autres recommandations du comité figurent notamment l'octroi de crédits d'impôt à la formation, une modification des politiques canadiennes sur les mesures antidumping et compensatoires et des initiatives visant à soutenir la commercialisation de nouveaux produits.

Parce que ses membres étaient divisés sur la question, le comité n'a pas suggéré de baisser les impôts sur les bénéfices des compagnies.

Le rapport, qui a obtenu l'appui des quatre partis politiques représentés au Parlement, a été accueilli avec «enthousiasme» et «optimisme» par les associations industrielles, dont les Manufacturiers exportateurs du Québec, l'Association des produits forestiers du Canada et Produits alimentaires et de consommation du Canada.

Le comité et les représentants de l'industrie présents mardi à Ottawa ont tous souhaité que le gouvernement tienne compte de ces suggestions dans son prochain budget, prévu pour le mois de mars.

«Il y a urgence d'agir», a insisté le porte-parole du Bloc Québécois en matière d'industrie, Paul Crête, en soulignant que près de la moitié des emplois perdus ces dernières années dans la fabrication l'avaient été au Québec.

Selon le président du groupe, James Rajotte, l'application de toutes les recommandations proposées pourraient coûter jusqu'à 20 milliards $ en cinq ans à l'État. Ce montant ne tient cependant pas compte des retombées économiques qui résulteraient de l'implantation d'une stratégie pour l'industrie, a-t-il insisté.

M. Rajotte doit rencontrer le ministre de l'Industrie Maxime Bernier et celui des Finances Jim Flaherty au cours des prochains jours afin de leur présenter les conclusions du comité, afin que le rapport ne soit pas relégué aux oubliettes.

À l'issue de la période des questions, M. Bernier a qualifié les propositions d'«intéressantes» et assuré qu'il les étudierait.