En ces temps de quasi plein emploi à Québec et de recherche intensive de personnel par les propriétaires de magasins et de boutiques à la veille de la période des Fêtes, les pères Noël se font rares !

En ces temps de quasi plein emploi à Québec et de recherche intensive de personnel par les propriétaires de magasins et de boutiques à la veille de la période des Fêtes, les pères Noël se font rares !

Deux centres commerciaux ont récemment fait appel à une firme de chasseurs de têtes - le Groupe Perspective - pour trouver, de toute urgence, des pères Noël.

"Exigences : patience et amabilité ; imagination ; dynamisme ; jovialité.

"Conditions de travail: contrat temporaire du 20 novembre au 24 décembre ; de 10 h à 17 h du lundi au vendredi ; salaire de 10,75 $ l'heure."

Que les tout-petits se rassurent: les chasseurs de têtes ont ratissé le pôle Nord et ils ont finalement réussi à convaincre deux gros bonshommes à la barbe blanche de descendre au sud pour écouter les demandes des enfants en prévision de la grande nuit de distribution des cadeaux.

Il y a fort à parier que les commerçants, dans leur liste d'étrennes, vont faire appel au Père Noël pour qu'il leur apporte des vendeurs, des commis et des caissiers. Et préférablement avant le 25 décembre...

Dirigeants des Galeries de la Capitale et de Place Laurier, Yves Bois et Pierre Léveillé avouent n'avoir jamais connu de situation semblable.

"Je n'ai jamais vu autant d'affiches dans les vitrines des magasins annonçant des postes à pourvoir", constate Pierre Léveillé. Il évalue à 500 le nombre de postes actuellement disponibles dans l'un ou l'autre des 350 magasins de Place Laurier.

La situation est particulièrement pénible pour les petits commerçants qui passent des heures et des heures dans leur boutique pour suppléer au manque de personnel. "Plusieurs sont découragés et ont le goût de tout laisser tomber", affirme M. Léveillé.

Frein au développement

"L'incapacité de recruter le personnel nécessaire au bon roulement des affaires freine les projets de développement de plusieurs commerçants", ajoute Yves Bois.

Directeur des ressources humaines et de la formation chez Canac Marquis Grenier, Paul Audet raconte que l'entreprise éprouve, depuis deux ans, des "difficultés énormes" à recruter de la main-d'oeuvre pour ses quincailleries de Québec. Une réalité qui, selon lui, pourrait peser lourd dans une éventuelle décision de Canac Marquis Grenier d'ouvrir un nouveau commerce à Québec.

Boom commercial

La situation florissante de l'économie et de l'emploi, les conséquences de la décroissance démographique et l'augmentation fulgurante du nombre de commerces sont à la source des problèmes de recrutement de personnel.

En effet, selon Yves Bois et Pierre Léveillé, il y a eu, au cours des cinq ou six dernières années, un accroissement de plus de trois millions de pieds carrés de surface occupée par le commerce au détail à Québec. Qu'il suffise de penser à la multiplication des Wal-Mart, Bureau en Gros, Future Shop, etc.

"Les consommateurs ont de l'argent et ils dépensent. Les commerçants le savent et accroissent leur offre en conséquence. Le hic, c'est la rareté de personnel pour servir les consommateurs", explique Yves Bois. Selon le Conference Board, les ventes au détail dans la région de Québec ont crû, en 2005, à un "rythme effréné" de 9,3 %.

D'après les données du Comité sectoriel de main-d'oeuvre du commerce de détail, la région de Québec compte plus de 3000 magasins et boutiques dans lesquels travaillent près de 25 000 personnes.

Pour l'ensemble de la province, le salaire hebdomadaire moyen est de 466,90 $.