Dans C.A., sa nouvelle comédie à Radio-Canada, son personnage ne compte plus les conquêtes féminines. Cet agent de joueurs de hockey les voit comme un investissement rentable à court terme. C'est un spéculateur.

Dans C.A., sa nouvelle comédie à Radio-Canada, son personnage ne compte plus les conquêtes féminines. Cet agent de joueurs de hockey les voit comme un investissement rentable à court terme. C'est un spéculateur.

Dans la vie, Louis Morissette est aux antipodes de son rôle: il mène une vie de famille rangée avec sa conjointe, Véronique Cloutier, et leurs deux enfants. Mais il cache un squelette dans son placard. Lui aussi a déjà été spéculateur. Sur le marché boursier, s'entend.

Il a fait ses pires folies en plein boom techno, après ses études en marketing et en commerce international à l'Université McGill. " Je faisais de l'argent avec tout ce que je touchais, se rappelle-t-il. J'investissais dans des compagnies que je ne connaissais même pas. Des titres à 20 sous à Vancouver. Les premières fois, je faisais du 20 ou 30 %. Mes amis et moi, nous nous trouvions super brillants jusqu'à ce que le marché plante. Nous avons tout perdu. "

Son coup le plus dur: ses actions de Nortel payées 60 $ l'unité. Il se justifie encore. " Je me répétais que ça allait revenir. J'ai perdu pas mal d'argent avec Nortel. Surtout en considérant mes revenus à l'époque! "

Louis Morissette s'intéressait à la Bourse avant ses déboires dans les technos. Il a même détenu ses premières actions à 13 ans. Un cadeau de son père. Le titre: Venmar, fabricant de systèmes de ventilation. On est loin des technos. Le choix était plutôt sentimental. Ou familial: il s'agit de la compagnie fondée par son père. Elle a été vendue à l'américaine Nortek en 1995.

" Moins cow-boy "

Celui qui, adolescent, lisait les cotes boursières chaque matin est devenu " moins cow-boy " quand il a décidé de fonder une famille. Il mène une vie rangée d'investisseur. " Mais je suis mon compte de près. Chaque jour, je peux dire combien j'ai perdu. "

Une vie rangée? Vraiment? Quand Google a fait son entrée en Bourse, l'ancien spéculateur a suivi les conseils de ses amis courtiers. Il s'est tenu loin du titre techno le plus en vue sur le marché. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de croire qu'il faisait une grave erreur. " Je comprenais que les ratios étaient élevés, que le titre était surévalué, mais je voyais la bulle venir, dit-il. J'ai dit à mon courtier qu'on devrait y aller et sortir une semaine plus tard s'il le faut. Il me répondait que j'allais me faire plumer si j'achetais des actions de Google. "

L'avenir a donné raison au spéculateur à la retraite: l'action est passé de 85 $ US à plus de 400 $ US. Mais Louis Morissette ne s'en fait pas. Il est devenu un investisseur qui pense à long terme. Il cite même certains enseignements du grand Warren Buffett lui-même. Un instant: un spéculateur refoulé devenu disciple de l'Oracle d'Omaha? " Je prends la philosophie que je veux au moment où ça me convient! "

LES TITRES DE LOUIS MORISSETTEFinancière Manuvie (TSX: MFC)

Banque Scotia (TSX: BNS)

Telus (TSX: T)

Cameco (TSX: CCO)

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