La semaine dernière, l'action de Rona (T.RON) a connu la pire chute de son histoire.

La semaine dernière, l'action de Rona [[|ticker sym='T.RON'|]] a connu la pire chute de son histoire.

Mais, ce qui est une mauvaise nouvelle pour ses actionnaires pourrait être une chance pour de nouveaux investisseurs.

«Cette baisse offre une belle occasion d'acheter le titre», estime l'analyste Anthony Zicha, de Scotia Capitaux.

Son cours cible est de 26,50$ d'ici un an. Il s'agit d'un gain potentiel d'environ 15% par rapport à son cours actuel.

Le spécialiste n'est pas le seul à afficher sa confiance. Les sept autres analystes recensés par Bloomberg recommandent aussi d'acheter l'action. Leur cours cible moyen est de 28,50 d'ici les douze prochains mois.

Selon M. Zicha, Rona profite de plusieurs vecteurs de croissance, même si l'économie ralentit. «Elle est en bien meilleure position que ses concurrents», pense-t-il.

L'analyste souligne que le détaillant possède la flexibilité financière pour acheter des marchands concurrents et ouvrir de nouveaux magasins.

«Quelque 40% du marché est détenu par des indépendants, dont certains ont des problèmes de relève, dit-il. Il y a beaucoup d'espace pour faire des acquisitions.»

Sans compter, ajoute-t-il, que les ventes de Rona sont en très grande partie concentrés dans la rénovation plutôt que la construction neuve.

«Quand l'économie va moins bien on a tendance à rénover et à réparer plutôt qu'à construire», rappelle le spécialiste.

En considérant un prix moyen de 280 000$ par maison au Canada et des coûts d'entretien de 1% par an, cela équivaut à 2800$ par année par résidence.

«Même si on repousse les travaux à plus tard, les montants finissent par s'accumuler», signale Anthony Zicha.

Le 8 mai dernier, Rona a vu son titre dégringoler de 9,1% après avoir publié des résultats inférieurs aux attentes.

Pour son premier trimestre, le détaillant a engrangé un profit de 8 cents l'action (9 millions) par rapport à 14 cents l'action (16,4 millions) pour la même période l'an dernier. Les observateurs attendaient un bénéfice de 14 cents l'action.

Plusieurs facteurs expliquent ces résultats: le mauvais temps, le ralentissement économique au Québec et en Ontario et la hausse des frais fixes liée aux acquisitions et à l'ouverture des nouveaux magasins.

M. Zicha reconnaît que les résultats de janvier à mars ont été décevants.

Il souligne toutefois que ceux du deuxième et du troisième trimestre devraient être «plus forts» puisque les consommateurs rénovent beaucoup pendant l'été. Il apporte toutefois un bémol.

«Même si je continue à croire que Rona atteindra son objectif de 7 milliards de ventes (en taux annuel) d'ici la fin de l'année, je pense que la croissance de ses profits sera limité par la plus faible activité économique au Québec et en Ontario», note-t-il.

L'analyste précise que 70% des revenus du détaillant proviennent de ces deux provinces.

À son avis, la bonne performance économique des provinces de l'Ouest pourrait compenser l'essoufflement des ventes ailleurs au pays.

Il abaisse ses prévisions de bénéfices de 1,82$ à 1,60$ l'action pour l'exercice 2007 et de 2,05$ à 1,90$ l'action pour 2008.

Pour faire face aux conditions de marché plus difficiles, Rona a mis en place différentes mesures.

Elle souhaite augmenter ses ventes en mettant davantage l'accent sur les produits de marque privée, ayant des marges bénéficiaires plus élevées.

Du côté des dépenses, elle se concentrera sur les réductions de coûts et sur les synergies provenant des récentes acquisitions.