L'action du géant canadien de l'aluminium Alcan (T.AL) pourrait atteindre les 100$, avance un analyste financier.

L'action du géant canadien de l'aluminium Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]] pourrait atteindre les 100$, avance un analyste financier.

«La danse ne fait que commencer. On s'attend à ce que le titre touche la barre des 100$», indique l'analyste Luc Grenier de l'Industrielle-Alliance.

Selon ce dernier, la direction d'Alcan, qui fait déjà l'objet d'une offre d'achat non sollicitée de 33 milliards $ de la part de sa concurrente américaine Alcoa, a maintenant tout le loisir de laisser monter les enchères.

Mercredi, à la Bourse de Toronto, le titre d'Alcan (AL) a terminé la journée à 89,31 $, en baisse de 31 cents. De son côté, le titre d'Alcoa (AA) a clôturé à 39,04 $ US, en baisse de 25 cents US à la Bourse de New York.

L'analyste s'attend d'ailleurs à voir plusieurs joueurs déposer une offre au cours des prochaines semaines sur Alcan. Parmi les prétendantes, l'australienne BHP Billiton et la londonienne Rio Tinto devraient bouger.

«Ce sont des géants qui ont les yeux sur Alcan depuis un certain temps, fait remarquer l'analyste. Ils peuvent acheter n'importe qui. Ils ont de l'argent en masse pour mettre la main sur l'aluminerie la mieux gérée au monde.»

Il faut dire que d'ici cinq ans, Alcan prévoit hausser son bénéfice par action d'au moins 15 % par année. Si tout se déroule comme prévu, Alcan devrait dégager cette année un bénéfice de 2 milliards $ US ou 6 $ US par action sur des revenus globaux de 23,6 milliards $ US.

PAS DE «PAC MAN»

Dans ce contexte, il serait alors surprenant qu'Alcan contre-attaque en lançant à son tour une offre hostile dite «pac man» sur Alcoa. «Je ne pense pas que c'est un scénario qui tienne la route», a fait valoir M. Grenier.

Pourtant, dans une note de recherches remise à ses clients en début de semaine, l'analyste new-yorkais John Tumazos, de Prudential Equity Group, a évoqué cette possibilité.

Ce dernier soutient que le gouvernement du Québec préférerait que les rentes hydrauliques accordées à Alcan demeurent entre les mains d'une société canadienne.

L'analyste ajoute que le sentiment antiaméricain serait ainsi moins fort en matière de réglementation du côté de l'Europe. La question des sièges sociaux serait également réglée.

Luc Grenier rappelle que la demande mondiale pour l'aluminium n'a jamais été aussi soutenue. Les secteurs de l'aéronautique, mené par le géant Boeing notamment, et de la construction commerciale ont des carnets de commandes bien remplis.

«Les prix sont à la hausse et devraient le rester», a-t-il laisser entendre.

Mercredi, à la Bourse des métaux de Londres, le prix d'une tonne d'aluminium a terminé la journée en hausse, à 2799 $ US. L'an dernier, cette même tonne valait 2595 $ US.