Si vous souhaitiez faire de bonnes affaires en acquérant des titres de fiducies de revenu à vil prix, c'est un peu tard. La "vente de feu" est pratiquement terminée.

Si vous souhaitiez faire de bonnes affaires en acquérant des titres de fiducies de revenu à vil prix, c'est un peu tard. La "vente de feu" est pratiquement terminée.

"Les achats, c'est mercredi (hier) matin qu'il fallait les faire, a déclaré Jean-Paul Giacometti, vice-président de la société de gestion Claret. C'est toujours comme ça en investissement, c'est dans les moments de panique qu'il faut agir."

Selon lui, il faut s'attendre à ce que les changements annoncés le soir de l'Halloween par le ministre des Finances, Jim Flaherty, entraînent une diminution de la valeur des titres de fiducies de 5 à 15% à moyen terme, selon les sociétés. Or, à l'ouverture des marchés hier matin, on a vu des chutes un peu plus brutales.

C'est ainsi que le Fonds de revenu Boralex a perdu 20,64%, que le Fonds de revenu Pages Jaunes a baissé de 23,61% et que le Fonds de revenu Transforce a plongé de 24,35%. Au cours de la journée, ces titres ont repris un peu du chemin perdu. Le titre de Boralex a terminé la journée avec une perte de 12,31%. Transforce et Pages Jaunes ont eu des journée un peu plus difficiles, avec des baisses de 18,84 % et de 18,92% respectivement.

M. Giacometti a affirmé que cette braderie était d'abord le fait des investisseurs étrangers, particulièrement désavantagés par la réforme Flaherty, et des investisseurs institutionnels.

"Quand la poussière retombera, il y a des titres qui pourraient se montrer intéressants", a-t-il déclaré.

Les analystes financiers ont fait des heures supplémentaires mardi soir pour rédiger de nombreux rapports sur les différentes sociétés qui seront touchées par les mesures annoncées par le ministre Flaherty.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, on s'attend à ce que les investisseurs se désintéressent des fiducies de revenu et jettent leur dévolu sur les banques et les compagnies d'assurances, des entreprises dotées d'une structure traditionnelle qui offrent quand même de bons rendements.

Dans le secteur gazier et pétrolier, Desjardins s'attend également à ce que les investisseurs délaissent les fiducies et se tournent du côté des grands noms.

À la Financière Banque Nationale, on s'attend à ce que les titres des fiducies de revenus du secteur gazier et pétrolier chutent davantage que les titres des autres fiducies parce qu'ils sont davantage détenus par des investisseurs étrangers. Les analystes Menal Patel et Peter Ogden s'attendent ainsi à une diminution de 17 à 20% pour ce secteur.

Du côté du secteur des services publics, on s'attend également à ce que les investisseurs laissent tomber les fiducies de revenu et se réfugient du côté des sociétés traditionnelles.

Après la "réaction excessive" des investisseurs hier matin, les analystes Daniel Shteyn et Michael Rosenfeld, de Valeurs mobilières Desjardins, s'attendent à ce qu'une certaine volatilité continue à se faire ressentir dans ce secteur au cours des prochaines sessions.

"Il est temps que les investisseurs attachent leur ceinture de sécurité et se tournent du côté des bonbons d'Halloween de leurs enfants pour aller chercher un peu de réconfort", ont-ils écrit dans un rapport hier.

FIDUCIES DE REVENU INSCRITES À LA BOURSE DE TORONTO

Au 30 septembre 2006

45%

Part du secteur de l'énergie dans les fiducies au Canada

201

Capitalisation boursière

(en milliards de dollars canadiens )

255

Nombre de fiducies de revenu

TRANSFORCE

Prix de fermeture :

14,00 $

Variation hier :

- 3,25 $(-18,8 %)

Valeur boursière :

- 298 millions

PAGES JAUNES

Prix de fermeture :

12,26 $

Variation hier :

- 2,86 $(-18,9 %)

Valeur boursière :

- 1,8 milliard

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