Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, soutient qu'il est absolument nécessaire que les marchés de crédit soit plus transparents pour éviter de plonger les investisseurs dans l'incertitude et la peur, et pour assurer leur bon fonctionnement.

Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, soutient qu'il est absolument nécessaire que les marchés de crédit soit plus transparents pour éviter de plonger les investisseurs dans l'incertitude et la peur, et pour assurer leur bon fonctionnement.

Selon lui, les investisseurs doivent, de leur côté, se renseigner davantage sur les achats qu'ils font et ne pas se fier uniquement aux avis des firmes de notation.

M. Dodge a ainsi commenté mercredi devant la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni, à Londres, la crise des marchés de crédit qui a sévi cet été à la suite d'efforts de rééquilibrage et qui se poursuit.

Lorsque la crise a frappé en août, même les investisseurs dits avertis étaient en proie à une grande incertitude, ce qui a créé de la peur, a souligné M. Dodge dans son discours.

«Cette peur a rendu les marchés moins liquides, notamment le marché monétaire, et le «mur de liquidité» a fondu comme neige au soleil. Les investisseurs ont cherché refuge et sécurité dans les actifs les moins risqués, les plus transparents et assortis des échéances les plus courtes.»

La réévaluation du risque de crédit qui a précédé la crise se poursuit, a rappelé le banquier.

«Malheureusement, elle pourrait se prolonger un peu plus longtemps que lors des précédentes périodes de turbulence, en raison de l'opacité et de la complexité juridique d'un très grand nombre de ces produits structurés.»

Selon lui, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives de cette expérience, mais une des leçons à retenir, a-t-il souligné, a trait à «l'absolue nécessité de la transparence pour que les marchés fonctionnent bien».

«Les vendeurs d'instruments financiers doivent structurer ces placements de manière à ce que les acteurs du marché puissent avoir une idée claire de ce qu'ils achètent. Les agences de notation doivent indiquer clairement que les cotes qu'elles attribuent à des produits très structurés ne devraient pas être utilisées avec la même certitude que les cotes qu'elles accordent à des instruments portant sur un emprunteur déterminé.»

«Parallèlement, il faudra que les investisseurs tâchent davantage d'effectuer des recherches approfondies afin de pouvoir mieux comprendre la nature de leurs investissements et qu'ils exigent une transparence accrue là où elle se révèle déficiente.»

Les investisseurs ne devraient pas se contenter de l'avis favorable des agences de notation, a insisté pour dire David Dodge.

«Ils doivent faire eux-mêmes leurs devoirs et déployer des efforts concertés pour comprendre ce qu'ils achètent. Ils ne peuvent cependant y parvenir que s'ils ont en main toute l'information dont ils ont besoin», a-t-il ajouté.

À Londres, M. Dodge a lancé un appel à plus de transparence non seulement en ce qui concerne les marchés de crédit, mais aussi, de façon plus générale, dans le fonctionnement de l'ensemble des marchés financiers.