La défense de Vincent Lacroix semblait s'enfoncer dans les sables mouvants à son procès pénal jeudi, sa thèse selon laquelle il a hérité d'un trou comptable avec les fonds Evolution ne trouvant toujours pas d'appuis.

La défense de Vincent Lacroix semblait s'enfoncer dans les sables mouvants à son procès pénal jeudi, sa thèse selon laquelle il a hérité d'un trou comptable avec les fonds Evolution ne trouvant toujours pas d'appuis.

Au cinquième jour du contre-interrogatoire du juricomptable François Filion, qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers, l'ex-PDG de Norbourg n'a pas réussi à faire dire qu'il manquait de l'argent chez Evolution en 2004.

Rappelons que Vincent Lacroix allègue avoir «constaté» la disparition d'une vingtaine de millions de dollars dans ces fonds après les avoir acquis.

Insistant sur des «écarts» dans les documents financiers soutenant la valeur des fonds, M. Lacroix s'est à chaque fois buté à une explication de M. Filion.

Le témoin avançait que Vincent Lacroix voulait faire une démonstration un peu trop simpliste en disant qu'une différence entre les livres d'un gardien de valeur et ceux d'un gestionnaire de fonds signifiait automatiquement que l'argent avait disparu.

François Filion affirmait que l'argent pouvait avoir circulé ailleurs, tel que dans un compte en fiducie ou confié à d'autres firmes, avant de revenir chez le gardien de valeur.

M. Filion a insisté pour rappeler que la vingtaine de millions ne se trouvant pas chez Northern Trust en avril 2004 y est revenue en août et septembre de la même année.

À son avis, tant que l'épargne des investisseurs se trouvait à un endroit légitime et que les montants étaient cohérents dans les rapports annuels, les chiffres ne faisaient preuve de rien d'autre que de techniques comptables.

Le témoin s'est souvent impatienté en répondant aux questions de M. Lacroix suggérant que d'autres témoins apporteront une expertise plus pointue plus tard dans le procès.

L'insistance qui s'achève

Vers 15h30, alors que François Filion répétait les mêmes éléments de réponse et disait qu'«il faut toujours creuser un peu plus» que dans des états financiers pour bien faire le suivi d'une somme d'argent, M. Lacroix affichait une mine estomaquée.

Après la pause de l'après-midi, l'accusé a repris le contre-interrogatoire avec une petite phrase révélatrice: «on va changer de sujet».

C'est là que Vincent Lacroix a déposé une pile d'états financiers des entreprises qu'il possédait pour la suite des audiences.

Par ailleurs, le juge Leblond a informé l'auditoire que le procès devrait être suspendu le 15 juin pour reprendre en septembre ou octobre si nécessaire.

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