Questionnés sur leur satisfaction au travail, les travailleurs québécois accordent généralement une bonne note ou la note de passage à leur employeur. Aussi, le stress diminue la productivité en multipliant les absences.

Questionnés sur leur satisfaction au travail, les travailleurs québécois accordent généralement une bonne note ou la note de passage à leur employeur. Aussi, le stress diminue la productivité en multipliant les absences.

C'est ce que révèlent un sondage effectué par Ipsos Reid que la Banque Royale du Canada publie jeudi et une étude publiée mercredi par Statistique Canada.

Les défenseurs du bulletin chiffré seront déçus par le sondage RBC : 14% des employés accordent un A à leur employeur, 43% lui donnent un B, 31% inscrivent la moyenne de C et seulement 8% griffonnent un D. Trois% des répondants donnent moins que la note de passage.

Même si ces données peuvent sembler encourageantes, Ipsos Reid souligne que d'autres questions ont permis de constater une baisse de satisfaction. Ainsi, 33% des sondés se disent «très satisfaits» au boulot cette année, contre 55% en 1998.

Aussi, 48% des Québécois affirment trouver leur travail stimulant et intéressant, en plus des 14% qui le qualifient carrément d'«extrêmement ennuyant».

«Un bulletin comportant beaucoup de B et de C indique généralement un besoin d'amélioration, et c'est aussi le cas ici», dit Christianne Paris, vice-présidente à l'apprentissage et au recrutement chez RBC.

«Les employeurs déterminés à réussir devront faire davantage d'efforts et savoir mieux attirer et garder dans leurs rangs des employés de valeur, dans le paysage concurrentiel actuel», ajoute Mme Paris.

Selon l'étude, la satisfaction liée à l'emploi est surtout présente chez les travailleurs les plus âgés, chez ceux qui occupent des postes de direction et ceux qui gagnent plus que 40 000 $ par année.

Comment trouver chaussure à son pied ? Les trois quarts de la population active jugent important d'avoir un employeur aux valeurs compatibles aux siennes. Et 56% ressentent le besoin d'être constamment mis au défi.

Si la satisfaction est mitigée, les relations personnelles avec l'employeur sont tout aussi complexes. 67% des répondants au sondage respectent celui qui fournit leur gagne-pain mais 45% lui accordent leur confiance.

Par contre, 27% des travailleurs resteraient là où ils sont si on devait leur offrir un emploi comparable avec un meilleur salaire.

Le sondage a été mené auprès de 423 travailleurs québécois du 5 au 15 novembre, et la marge d'erreur est de 4,8%, 19 fois sur 20.

Le stress nuit à la productivité

Par ailleurs, une étude pancanadienne publiée mercredi par Statistique Canada démontre que le stress a un impact direct sur la productivité, sur les jours d'incapacité et sur l'absentéisme au travail.

Reproduite dans la publication L'emploi et le revenu en perspective de l'agence fédérale, l'étude révèle que les hommes qui vivent de fortes tensions au travail sont 1,7 fois plus susceptibles de travailler moins en raison d'un problème de santé de longue durée.

La proportion est de 1,6 fois chez les femmes.

De plus, presque un homme et une femme sur cinq percevant leurs journées régulières comme stressantes ont connu au moins un jour d'incapacité dans les deux semaines précédant l'enquête.

Le stress physique est le pire : les hommes ont 2,2 plus de chances de s'absenter en raison de sa nature plus éprouvante, contre 1,9 fois chez les femmes.

Quelle est la proportion de ceux qui disent vivre un stress important dans le cadre de l'emploi ? Environ 20% des hommes et 28% des femmes.

Malheureusement pour ceux qui gagnent moins d'argent, leur niveau de stress est souvent plus élevé.

Selon Statistique Canada, environ 28% des cas de stress élevé recensés sont des travailleurs gagnant moins de 20 000 $ par année. Le pourcentage descend à 18% chez ceux qui empochent 60 000 $ et plus.

Comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur, mais que les emploi plus payants y contribuent peut-être...