C'est sous le double signe "de la transparence et de l'écoute" que les membres de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ) arpenteront le Québec afin de trouver des solutions aux innombrables problèmes qui bousculent l'agriculture québécoise depuis quelques années.

C'est sous le double signe "de la transparence et de l'écoute" que les membres de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ) arpenteront le Québec afin de trouver des solutions aux innombrables problèmes qui bousculent l'agriculture québécoise depuis quelques années.

En dévoilant, hier en conférence de presse, son plan de bataille, le président de la commission, Jean Pronovost, accompagné du commissaire Mario Dumais et du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), Yvon Vallières, espère bien qu'avec la publication de son rapport en janvier 2008, on trouvera les solutions pour requinquer ce secteur.

Le ministre Vallières, tout comme le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Laurent Pellerin, constate que ce ne sont pas les problèmes qui manquent. M. Pellerin souligne même que "le secteur agricole traverse une période assez houleuse".

La litanie est longue. On parle d'endettement record des agriculteurs, de chute des revenus, de la valeur des terres agricoles et des quotas, des politiques financières, de la fluctuation des taux de change, de la relève et de la main-d'oeuvre agricoles, de l'arrivée de nouveaux joueurs internationaux comme la Chine, l'Argentine, le Mexique, sans compter les nouvelles exigences en matière de qualité, de traçabilité et aussi d'environnement.

Il y a aussi les consommateurs qui ont changé au cours des dernières années et qui sont de plus en plus sévères et exigeants par rapport aux produits agricoles. La cohabitation en milieu rural entre citadins et agriculteurs, une demande accrue pour les produits biologiques et de créneaux feront partie du décor de cette vaste consultation.

Monopole syndical

Même si la question du monopole syndical exercé par l'UPA ne fait pas officiellement partie de la longue liste des enjeux, il est inévitable qu'elle sera abordée. En juin dernier, alors qu'il annonçait la création de cette commission, le premier ministre Jean Charest et M. Vallières précisaient que cette question "n'est pas un enjeu" de cette réflexion collective. Mais, ils ajoutaient du même souffle qu'il n'était pas question d'empêcher les gens de soulever cette question.

D'ici janvier, le président Pronovost compte bien rendre public un document de consultation, dans lequel on retrouvera les enjeux et les questions à l'étude ainsi que des données susceptibles de faciliter la participation de la population.

Puis, de janvier à mai 2007, des consultations seront tenues dans 16 régions et 26 municipalités. En juin 2007, débuteront les consultations pour les organismes qui militent à l'échelle du Québec. Ces consultations provinciales auront lieu à Québec et à Montréal.

À l'écoute

"Notre mandat, de dire M. Pronovost, nous commande d'écouter, d'entendre les Québécois sur leur vision de notre agriculture et de notre industrie agroalimentaire. C'est ce que nous ferons avant d'émettre des opinions ou des avis qui ne viendront logiquement qu'au terme de notre démarche."

Si jamais des élections générales sont déclenchées, les audiences publiques de la Commission seront alors suspendues, et c'est à l'interne que les membres de la Commission accompliront leur travail.

M. Vallières promet également que les activités de son ministère ne tourneront pas au ralenti jusqu'en janvier 2008. "Ça ne veut pas dire, précise-t-il, que la vie agricole cesse. Ça n'aurait pas de bon sens."

rlacombe@lesoleil.com

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