Les prix du pétrole continuaient de rebondir jeudi matin en dépit d'une nette progression des stocks aux Etats-Unis, le marché s'inquiétant à nouveau de la crise sur le programme nucléaire de l'Iran et du risque d'intervention de l'Opep.

Les prix du pétrole continuaient de rebondir jeudi matin en dépit d'une nette progression des stocks aux Etats-Unis, le marché s'inquiétant à nouveau de la crise sur le programme nucléaire de l'Iran et du risque d'intervention de l'Opep.

A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre montait de 35 cents à 63,31 dollars lors des échanges électroniques vers 10H10 GMT.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 45 cents à 62,66 USD sur l'échéance de novembre.

Les prix, qui baissaient de façon quasi ininterrompue depuis deux mois, ont rebondi d'environ deux dollars mercredi après l'annonce de chiffres pourtant très baissiers sur les stocks américains.

Pour Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden, le rebond est dû "à des signaux techniques et à un regain de tensions entre l'Iran et l'occident".

"Du soutien a également été apporté ces derniers jours par les spéculations sur une possible réunion d'urgence de l'Opep en vue de réduire sa production de pétrole", a-t-il estimé.

Les stocks d'essence ont augmenté six fois plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis et ceux de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage et sont donc capitaux pour l'hiver, ont atteint leur plus haut niveau depuis près de huit ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi.

Cela aurait dû faire plonger les cours du brut, mais au lieu de cela, ils sont repartis à la hausse.

Pour expliquer cette subite progression, certains analystes ont évoqué un discours prononcé mercredi par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dans lequel il affirmait qu'aucun Iranien n'était autorisé à céder le "droit de la nation" à l'enrichissement d'uranium.

"Les commentaires ont douché les espoirs de voir l'Union européenne et les diplomates iraniens persuader Téhéran de suspendre l'enrichissement afin d'éviter des sanctions de l'Onu", a observé Michael Davies.

"Cela a rappelé au marché que l'Iran pouvait interrompre ses exportations de pétrole et perturber le trafic pétrolier dans le détroit d'Ormuz s'il était mis au coin par l'Occident".

D'autres analystes ont relevé l'hésitation des courtiers à trop faire reculer le prix du baril, de peur que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne décide d'intervenir pour mettre fin au mouvement de repli en réduisant sa production.

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