Pas toujours prises au sérieux, les boules de cristal des analystes et gestionnaires de portefeuilles du secteur énergétique ont plutôt bien fonctionné cette année.

Pas toujours prises au sérieux, les boules de cristal des analystes et gestionnaires de portefeuilles du secteur énergétique ont plutôt bien fonctionné cette année.

«L'énergie a perdu un peu de son lustre en 2006», confirme Mark Chow, spécialisé dans l'analyse des fonds énergétiques chez Morningstar Canada.

Au début de l'année, les professionnels du placement recommandaient massivement à leurs clients de diminuer la pondération de leurs titres énergétiques en orbite, en prévision d'un repli des cours survoltés du pétrole et du gaz.

Au risque de se priver de trimestres supplémentaires de forts gains si les craintes de pénurie persistaient.

Dans les faits, le sous-indice énergétique du TSX s'est apprécié de 6 % jusqu'à maintenant en 2006.

Sa performance aurait été légèrement supérieure sans la chute de 11 % subie en novembre par les fonds de revenu du secteur, à la suite de la décision d'Ottawa de leur faire payer de l'impôt.

Les fonds comptent pour environ un cinquième du secteur énergétique canadien, calcule Morningstar.

«Le rendement est toujours positif, mais le ralentissement est net», rapporte M. Chow.

Entre novembre 2004 et novembre 2005, l'indice énergétique du TSX avait bondi de 50%; l'année d'avant, il avait pris près de 46 %.

Mark Chow explique la performance plus modeste par la surchauffe des prix de l'énergie et du gaz ces dernières années, par un hiver 2005-2006 moins froid que prévu, par des dommages moins importants aux plateformes de forage et par l'impact moins grand des troubles géopolitiques.

«Il se passe toujours quelque chose quelque part dans le monde, les gens n'y accordent plus autant d'attention qu'avant», croit l'analyste de Morningstar.

Le baril de pétrole semble s'être stabilisé autour de 60 $ US, un niveau qui reste très profitable pour les compagnies productrices, nuance-t-il.

Les fonds strictement limités au secteur de l'énergie livreront donc moins de profits cette année.

Quant aux fonds qui ratissent plus large et englobent les ressources naturelles dans leur ensemble, ils pourraient continuer à briller.

«Plusieurs gestionnaires se sont tournés vers les métaux précieux, or l'indice des matériaux de base du TSX a gagné plus de 49 %», souligne Mark Chow.

Pour les détenteurs de fonds énergétiques internationaux, des taux de change favorables atténueront le ralentissement du rendement.