En faisant appel à Robert E. Rubin pour occuper le poste de président du conseil, Citigroup (C) fait le pari que les décennies qu'il a passées à acquérir de l'expérience dans la gestion de crises sur Wall Street et à Washington lui seront utiles pour sortir l'entreprise de ses moments pénibles.

En faisant appel à Robert E. Rubin pour occuper le poste de président du conseil, Citigroup [[|ticker sym='C'|]] fait le pari que les décennies qu'il a passées à acquérir de l'expérience dans la gestion de crises sur Wall Street et à Washington lui seront utiles pour sortir l'entreprise de ses moments pénibles.

La semaine dernière, la plus importante banque américaine sur le plan des actifs a indiqué qu'elle pourrait devoir dévaluer jusqu'à 11 milliards US supplémentaires en prêts hypothécaires à risque et en titres liés à ces prêts tout en annonçant la démission de Charles Prince, président du conseil et PDG.

Aujourd'hui, M. Rubin et le PDG par intérim, Sir Win Bischoff, doivent faire en sorte de regagner la confiance des investisseurs tandis que l'action de Citigroup a chuté de 32 % cette année.

Chez M. Rubin, éteindre des feux est devenu une spécialité. À titre de vice-président de Goldman Sachs & Co., il a fait passer la firme à travers un scandale de délits d'initiés en 1987.

Comme secrétaire du Trésor sous la présidence de Bill Clinton, il a organisé en 1995 un plan de renflouage du Mexique, ce qui a empêché ce pays de manquer à ses engagements.

«Il a esquivé plus de coups que Muhammad Ali», lance Robert Stovall, un vétéran de cinq décennies sur Wall Street et qui est maintenant stratège de Wood Asset Management, à Sarasota, en Floride.

«Il a une très bonne réputation à l'échelle mondiale et il a le don de gérer les crises», ajoute-t-il.

Marge de manoeuvre

"Sa contribution fait en sorte que la banque a davantage de marge de manoeuvre pour chercher sans se presser un autre PDG", explique Hugh Johnson, président de Johnson Illington, à Albany, dans l'État de New York, qui gère 720 millionsUS,

y compris des actions de Citigroup.

Après avoir quitté le Trésor américain en 1999, M. Rubin aurait pu avoir le choix entre des postes de grand patron au sein de firmes de Wall Street. Il a plutôt choisi de joindre les rangs de Citigroup à titre de président du comité exécutif de l'entreprise, un rôle qu'il a décrit comme étant celui de conseiller auprès des PDG, y compris M. Prince et son prédécesseur Sanford Weill.

Cette association a incité certains observateurs à se demander s'il est l'homme de la situation maintenant. "Même s'il n'est pas directement impliqué dans le gâchis, il n'a pas non plus critiqué quoique ce soit publiquement, alors il est coupable par association", tranche Charles Geisst, professeur au Manhattan College, à Riverdale, dans l'État de New York, et auteur de l'ouvrage "100 Years of Wall Street".

M. Robert E. Rubin a été secrétaire au Trésor pendant cinq ans. Au cours de son mandat, il a contribué à ce que les États-Unis présentent leur premier surplus budgétaire en une génération, il a sauvé le Mexique de la ruine économique et il a maintenu l'économie mondiale en état lors des crises des devises en 1997 et 1998.