L'avant-dernier témoignage de la poursuite au procès pénal de Vincent Lacroix met à l'épreuve le niveau d'attention de l'auditoire mardi, malgré son utilité pour renforcer la preuve de l'Autorité des marchés financiers.

L'avant-dernier témoignage de la poursuite au procès pénal de Vincent Lacroix met à l'épreuve le niveau d'attention de l'auditoire mardi, malgré son utilité pour renforcer la preuve de l'Autorité des marchés financiers.

Depuis lundi, Veda Nancoo, vice-présidente du gardien de valeurs Northern Trust au Canada, est appelée à certifier l'authenticité des documents saisis chez Norbourg ou générés par son employeur.

Le processus fastidieux force le procureur Eric Downs à questionner la témoin sur un échantillonnage de retraits irréguliers - Vincent Lacroix est accusé d'en avoir fait pour 115 M$ - et de documents présumément faux.

Après un examen, Mme Nancoo confirme que les retraits et l'état des fonds provenaient véritablement du système de données de Northern Trust, qu'elle n'a pas manqué de qualifier de «sécuritaire» lundi.

En fin d'audience mardi, Veda Nancoo a renforcé la thèse de l'AMF selon laquelle il produisait des faux documents pour simuler des revenus. Elle a certifié que des contrats de garde de valeur produits par Vincent Lacroix étaient des faux.

Rappelons que le juricomptable François Filion, qui a enquêté pour l'AMF, a avancé au printemps que Vincent Lacroix avait produit des faux documents pour alléguer qu'il tirait des revenus de gestion privée faite au compte de clients fortunés.

Mme Nancoo s'est attaquée à la crédibilité des documents d'ouverture de compte. Elle a expliqué que la signature du président et chef de la direction de la compagnie n'était pas reconnaissable et que de toute façon, il fallait que deux dirigeants de Northern Trust signent ensemble pour une ouverture de compte.

Me Downs estime pouvoir terminer l'interrogatoire de la vice-présidente de Northern Trust mercredi matin, laissant ensuite la place à un contre-interrogatoire par Vincent Lacroix.

C'est peut-être une bonne nouvelle pour le public qui assiste au procès, car le long processus d'authentification des documents ne semblait pas soulever les passions dans la salle d'audience.