La Banque Nationale (T.NA) espère profiter de l'actuelle crise dans le marché du crédit pour mettre la main sur des firmes de courtage ou de gestion du patrimoine à l'extérieur du Québec.

La Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] espère profiter de l'actuelle crise dans le marché du crédit pour mettre la main sur des firmes de courtage ou de gestion du patrimoine à l'extérieur du Québec.

Le mois dernier, la banque montréalaise avait annoncé qu'elle repoussait de quelques mois le dévoilement de ses plans de développement. Mais en coulisses, le travail se poursuit.

Le président et chef de la direction de la Nationale, Louis Vachon, a indiqué jeudi, lors d'une conférence d'investisseurs, à Mont-Tremblant, qu'il privilégierait l'acquisition de PME du secteur du courtage et de la gestion de patrimoine pour poursuivre son expansion à l'extérieur du Québec.

«Si la situation difficile devait se poursuivre dans les marchés, certaines firmes de gestion de patrimoine ou de courtage de plus petite taille pourraient devenir accessibles, a déclaré M. Vachon. Dans ce contexte, compte tenu que nous sommes déjà forts dans ce secteur, serions-nous plus fougueux en termes d'acquisitions? Absolument.»

L'affaiblissement de certaines firmes à cause de la déroute du papier commercial adossé à des actifs (PCAA) représenterait à ses yeux une occasion pour la Banque. Pas question, toutefois, de surenchérir pour la firme torontoise Patrimoine Dundee, déjà férocement convoitée par la Banque de Nouvelle-Écosse et CI Financial.

Si la situation devait se résorber et que les firmes se remettent rapidement sur pied, la Banque se tournerait alors vers des «partenariats» avec d'autres institutions et la croissance interne pour se développer au Canada anglais.

Ironie du sort, la Banque Nationale est actionnaire, à hauteur de 15%, de la Financière Quanto, une firme qui a été frappée de plein fouet par la crise du PCAA. M. Vachon a précisé jeudi que la Banque ne siégeait pas au conseil d'administration de Quanto et qu'elle ne lui avait pas fourni de financement d'urgence lors de l'éclatement de la crise, cet été.

Grandes banques

Louis Vachon s'est par ailleurs permis de décocher une flèche à l'endroit des cinq grandes banques canadiennes au sujet de leur stratégie au Québec.

«Pour avoir un impact dans un marché mature comme celui du Québec, il faut avoir une approche cohérente et je crois que l'approche de nos concurrents a été tout sauf cohérente au Québec», a-t-il lancé devant les investisseurs.

Selon lui, la Banque Royale, la Banque de Montréal, la CIBC, la Scotia et la Banque TD se sont simplement contentées de réduire leurs taux sur les hypothèques et les prêts commerciaux, sans plus.

Il a pourtant admis que la Banque Nationale n'avait pas suffisamment joué sur ce terrain au cours des derniers mois. L'institution tente actuellement de corriger le tir en offrant des taux exceptionnels sur ses certificats de placement garantis, une promotion que certains observateurs relient aux besoins en liquidités de la Banque dans la foulée de la crise du PCAA.

M. Vachon a toutefois réitéré jeudi que la Banque Nationale n'avait aucun problème de trésorerie.

Le titre de la Banque Nationale a clôturé jeudi à 54,88 $, en hausse de 1,2%, à la Bourse de Toronto.