Non seulement le prix des maisons unifamiliales n'a pas augmenté, mais il a même baissé de 2% en juillet à Montréal, comparativement à l'an dernier, malgré un nombre record de transactions.

Non seulement le prix des maisons unifamiliales n'a pas augmenté, mais il a même baissé de 2% en juillet à Montréal, comparativement à l'an dernier, malgré un nombre record de transactions.

«Ça n'a cependant rien à voir avec la chute du marché aux États-Unis, provoquée d'abord par la spéculation dans plusieurs États, puis la faillite de prêteurs à risque», souligne à La Presse Affaires le chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal, Michel Beauséjour.

C'est plutôt la fin du déséquilibre du marché, après des années d'effervescence des prix.

Sur l'ensemble du marché de la revente dans la région métropolitaine de Montréal, le prix des propriétés a plafonné, surtout celui des condos.

Le nombre d'inscriptions à vendre a baissé à la fin de juillet, après des activités fébriles durant ce mois d'été d'habitude tranquille, note Michel Beauséjour.

La revente change ainsi de direction, passant d'un marché de vendeurs pour s'orienter vers un marché d'acheteurs.

«Ce n'est pas tout à fait encore un marché d'acheteurs, sauf dans certains quartiers comme Ahuntsic», réplique Michel Beauséjour.

«Mais la pression des acheteurs augmente et leur pouvoir de négociations s'accroît aux dépens des vendeurs. Depuis décembre dernier, la chambre immobilière prévoit le rééquilibre des vendeurs et des acheteurs».

En avril, le prix des unifamiliales a aussi baissé de 1% à Montréal, mais un mois ne fait pas une année, souligne la porte-parole de la chambre, Chantal de Repentigny. Avec la baisse de 2% en juillet, c'est toutefois le deuxième mois négatif sur les quatre derniers mois.

Au cours des six premiers mois de l'année, le prix moyen a augmenté de 5% dans la région, à 207 000$.

«Le marché revient à l'équilibre. La revente au Canada et au Québec n'a rien du tout à voir avec celle des États-Unis», assure le patron de la deuxième chambre en importance au pays.

«Au Canada, personne ne s'est lancé dans les prêts à risque (à des acheteurs qui n'en avaient pas vraiment les moyens), parce que le nombre de prêteurs est plus restreint et que la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) veille au grain. Là, Montréal profite d'un marché idéal pour les vendeurs et les acheteurs», déclare Michel Beauséjour.

Ce dernier n'ose encore prévoir la tendance du marché, à l'automne et l'an prochain.

«Il faudra surveiller septembre et octobre. Nos économistes planchent sur le dossier. Il faut se rappeler que les locataires qui achètent leur première propriété orientent souvent le marché du printemps, tandis qu'à l'automne, c'est au tour des vendeurs de passer à l'action», explique-t-il.

On verra mieux l'orientation du marché de l'habitation après la publication jeudi des données de la SCHL sur les ventes de maisons neuves.

Niveau d'activités

Entre-temps, Michel Beauséjour a été surpris par le niveau exceptionnel d'activités en juillet. La revente de condos a pris la tête avec un bond de 32% des transactions, suivie par celle des unifamiliales, en hausse de 27%.

Le prix moyen des condos dans la grande région a stagné à 215 000$, comparativement à l'an dernier, et celui des unifamiliales n'a monté que de 3%, à 236 000$. À Montréal même, le prix moyen des unifamiliales a par contre reculé de 2%.

Dans Lanaudière, celui des condos a même chuté de 9%. «Lanaudière n'est pas un marché typique de condos», souligne-t-il.

«C'est le temps d'acheter ou de vendre, tant au niveau de la stabilité des prix que de la vigueur du marché», estime Michel Beauséjour.

La valeur des ventes a presque atteint un milliard en juillet, à 894 millions, en hausse de 31% comparativement aux 684 millions du même mois en 2006.

Les inscriptions ont augmenté de 3% en juillet à 6871. À la fin du mois, la chambre immobilière comptait 31 856 inscriptions comparativement à 32 363 l'an dernier à la même période.