Les associations de consommation ont accueilli, lundi, avec froideur la création d'un bureau national des plaintes par les principales entreprises de télécommunication.

Les associations de consommation ont accueilli, lundi, avec froideur la création d'un bureau national des plaintes par les principales entreprises de télécommunication.

Un ancien commissaire du CRTC, David McKendry, dirigera de façon intérimaire le nouveau bureau des plaintes des télécommunications, auquel les consommateurs pourront d'adresser.

La création de cette instance suit la décision d'Ottawa de déréglementer encore plus les services de téléphonie locale.

Plusieurs entreprises de téléphonie, dont Bell Canada, Telus, Rogers Communication, Cogeco et Videotron ont présenté une demande conjointe au CRTC pour la création d'un bureau des plaintes.

L'annonce a pris par surprise la plupart des groupes de consommateurs. Plusieurs attendront ce mardi pour réagir.

Selon Bruce Lawford, du Centre pour la défense de l'intérêt public, la nouvelle structure mise en place ne sera pas réellement indépendante et ses champs d'intervention seront limités.

«Il y aura un nombre astronomique de plaintes après la déréglementation, a prédit M. Lawford. (Les acteurs du secteur) ont créé une structure qui ne profitera qu'à eux.»

M. McKendry demeurera à la tête de cette commission jusqu'à ce que le CRTC en approuve les structures et les objectifs. Ensuite, un dirigeant permanent sera nommé. Le CRTC a indiqué qu'il avait jusqu'au 6 août pour trancher sur «les mesures» de déréglementation prises par les entreprises des télécommunications.

Le bureau sera composé de trois membres nommés par les entreprises et quatre autres seront «indépendants» sur la base d'une liste fournie par des entreprises d'embauche. Le commissaire principal devra ne pas avoir travaillé au sein des télécommunications depuis au moins trois ans.

M. Lawford doute que cette nouvelle structure sera approuvée par le CRTC. Il a fait remarquer que si trois des commissaires étaient nommés au sein même du secteur des télécommunications, les groupes de consommateurs, eux, ne compteraient aucun représentant.

La participation à la nouvelle structure sera volontaire mais M. McKendry croit que toutes les entreprises voudront s'y joindre. «Cela est nécessaire parce que c'est logique d'un point de vue commercial, a-t-il dit. J'encourage les consommateurs à se renseigner pour savoir si telle entreprise avec laquelle ils veulent faire affaire fait partie du bureau car celui-ci leur offre une protection qu'ils n'ont pas présentement.»

Le gouvernement fédéral avait demandé aux acteurs de l'industrie de créer un bureau des plaintes afin de calmer les inquiétudes du milieu craignant que l'ouverture du marché des télécommunications aux forces du marché empêche notamment l'arrivée de nouveaux acteurs.

L'Association des consommateurs du Canada a salué la création d'un bureau de plaintes. Le groupe a indiqué qu'en l'établissant avant l'entrée en vigueur de la déréglementation en automne, cela lui donnera la temps de bien se mettre en place.