Tous les investisseurs cherchent «la» méthode miracle pour faire de l'argent en Bourse.

Tous les investisseurs cherchent «la» méthode miracle pour faire de l'argent en Bourse.

Beaucoup misent sur l'analyse fondamentale, qui consiste à identifier la valeur d'une entreprise à partir de ses résultats financiers et de son habileté à faire face aux concurrents.

D'autres ne jurent que par l'analyse technique, qui étudie l'évolution des cours boursiers pour établir les points d'entrée et de sortie pour un titre, un secteur ou un indice.

Enfin, certains investisseurs s'en remettent à l'analyse quantitative, qui décèle les anomalies dans l'évaluation des titres grâce à une étude statistique des ratios financiers.

Luc Girard, de Valeurs mobilières Desjardins, a décidé d'utiliser les trois approches.

«J'ai choisi de combiner tous les outils que les gestionnaires de portefeuilles ont sous la main», explique le directeur, groupe-conseils en portefeuilles, pour le service aux particuliers.

Élaborée depuis un peu plus de trois ans, sa «triple stratégie» permet de dégager une performance intéressante. Mais surtout, pense-t-il, elle diminue les risques de faire de grosses erreurs de placements.

«Ça ne garantit pas nécessairement des rendements extraordinaires mais ça limite le risque», dit-il.

En 2004, son portefeuille modèle a engrangé un rendement, de 6,1% (incluant les dividendes) équivalent à celui de l'indice de la Bourse de Toronto.

L'année suivante, le résultat a été moins probant puisque la triple stratégie a engendré un rendement de 15,7%, comparativement au 24,3% du S&P/TSX.

Toutefois, en 2006, elle a beaucoup mieux fait avec un gain de 36,2% alors que l'indice a avancé de 17,3%.

Depuis le début de l'année, l'approche de M. Girard génère un rendement de 8,6%, par rapport à 2,6% pour l'indice.

Dans son portefeuille, le gestionnaire conserve toujours 15 titres inscrits à la Bourse de Toronto. Il s'agit d'entreprises de moyennes et de grandes capitalisations, dont la valeur boursière dépasse 400 millions.

Les choix de titres ne se font pas en fonction d'une répartition sectorielle. Il peut donc arriver que certains secteurs ne soient pas représentés.

«Pour être choisis, les titres doivent obtenir des signaux d'achat pour les trois analyses: fondamentale, technique et quantitative», explique Luc Girard.

Quand un titre perd un signal d'achat dans une des analyses, il est mis sous surveillance. Mais il demeure quand même dans le portefeuille, précise le spécialiste.

«Par contre, quand deux des trois recommandations d'achat sont retirées, le titre est vendu», ajoute-t-il.

De façon générale, les titres sont acquis pour une perspective de long terme, pour une période de trois à cinq ans.

La philosophie de placement de M. Girard s'appuie sur une approche ascendante (bottom up).

«En utilisant les trois stratégies, on souhaite dénicher des compagnies extraordinaires à des prix ordinaires», dit-il.

En date du mois de mars, le portefeuille contenait surtout des titres de ressources naturelles et de services financiers.

Du côté des matériaux, on retrouvait Alcan, Barrick Gold, HudBay Minerals, Kinross Gold, Sherritt et Teck Cominco.

Les financières étaient représentées par la Banque de Montréal, la Canadian Western Bank et la Financière Manuvie.

Il y a avait deux titres de consommation discrétionnaire, Cogeco Câble et Pages Jaunes, et deux titres de télécoms, Telus et Rogers Communications.

Du côté des industrielles et de l'énergie, on retrouvait respectivement Finning International et Husky Energy.

Les secteurs de la consommation courante, de la santé, des services publics et des technologies n'étaient pas représentés.

M. Girard constate que sa stratégie s'est plutôt bien comportée lors des derniers épisodes baissiers. «Quatre fois sur cinq, les reculs ont été moins importants que ceux de l'indice de la Bourse de Toronto», dit-il.

L'indice a glissé en avril 2005 (-2,4% vs -1,7% pour la triple stratégie), en octobre 2005 (-5,6% vs -3,8%) , en février 2006 (-2% vs -1,9%) et en mai 2006 (-3,5% vs -0,1%).

Toutefois, en juin 2006 l'indice a baissé de 0,8% alors que la triple stratégie a reculé de 3%.