Alors que le potentiel pétrolier et gazier de l'est de la province semble se confirmer avec les résultats obtenus par les sociétés Junex, Pétrolia et Gastem, Hydro-Québec suspend pour sa part ses investissements liés à l'exploration.

Alors que le potentiel pétrolier et gazier de l'est de la province semble se confirmer avec les résultats obtenus par les sociétés Junex, Pétrolia et Gastem, Hydro-Québec suspend pour sa part ses investissements liés à l'exploration.

"Nous marquons une pause dans ce domaine, confirme Sylvain Théberge, porte-parole d'Hydro-Québec. La stratégie énergétique du gouvernement du Québec et les discussions fédérales-provinciales sur la propriété territoriale du golfe Saint-Laurent expliquent cette décision."

Selon M. Théberge, la société d'État préfère attendre que Québec évalue le potentiel pétrolier et gazier de l'est de la province, notamment au fond du Saint-Laurent, avant de réinvestir dans les travaux d'exploration. De plus, les discussions Ottawa-Québec sur l'exploitation du sous-sol de l'estuaire et du golfe achoppent toujours.

Il y a plus. "Les résultats des travaux réalisés avec des partenaires n'ont pas été à la hauteur des attentes et des investissements, explique M. Théberge. Dans ce contexte, nous souhaitons identifier de grands partenaires du secteur privé avant d'effectuer de nouveaux travaux d'exploration."

Pourtant, Hydro-Québec, qui détient 39 permis, devait miser sur cette forme d'énergie. Entre 2002 et 2010, la division Pétrole et gaz de la société d'État prévoyait injecter 330 millions $ dans des travaux d'exploration. "Jusqu'ici, environ 30 millions $ ont été dépensés pour des travaux en Gaspésie et sur Anticosti, entre autres. Mais ce n'est pas notre métier de base."

De plus, la société d'État a connu des mouvements de personnel ces derniers mois. Le chef de l'exploration, Peter Dorrins vient d'être recruté par Junex. Le président de la division, Jean Guérin, et le géophysicien Érick Adam ont quitté leurs fonctions, plus tôt cette année.

Pas de véritable surprise

Pendant qu'Hydro-Québec suspend l'exploration, une petite entreprise de Rimouski, Pétrolia, enregistre des résultats significatifs. En mai, le puits Haldimand 1 a produit pas moins de 34 barils de pétrole par jour et ce pendant 15 jours. En comparaison, un puits albertain produit, quotidiennement, 18 barils d'or noir.

"La décision ne nous surprend pas vraiment, indique Isabelle Proulx de Pétrolia. Hydro-Québec misait plutôt sur le développement "off shore" alors que nous forons sur la terre ferme sur des cibles de 1000 mètres et moins. Nous prendrons des décisions concernant nos deux autres puits après la ratification d'une entente avec nos partenaires, Junex et Gastem."

Le président de Junex, Jean-Yves Lavoie, tire même profit de la situation. "Cette décision ne nous affectera pas. D'ailleurs nous avons recruté M. Dorrins, un géologue de 26 ans d'expérience, qui assure une crédibilité additionnelle à notre entreprise."

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