Malgré la tornade boursière hier sur Bay Street, des gestionnaires de caisses de retraite ont poussé un certain soupir de soulagement face aux intentions fédérales.

Malgré la tornade boursière hier sur Bay Street, des gestionnaires de caisses de retraite ont poussé un certain soupir de soulagement face aux intentions fédérales.

C'est qu'ils appréhendaient que, pour freiner l'essor des fiducies, le ministre Flaherty donne suite à un projet de son prédécesseur libéral, Ralph Goodale, en décrétant des mesures contraignantes et spécifiques aux caisses de retraite.

Or, l'annonce fiscale de mardi soir ne contenait rien de ça.

Plutôt, le ministre Flaherty a annoncé un impôt sur les distributions des fiducies de revenu qui touchera tous les types d'investisseurs, et non seulement les caisses de retraite.

"Nous sommes satisfaits que le ministre ait décidé de maintenir les caisses de retraite comme tout autre investisseur, à l'égard des fiducies de revenu", a indiqué Claude Lamoureux, président de Teachers', la caisse de retraite des enseignants de l'Ontario.

Pour Steve Perkin, président de l'Association des administrateurs de régimes de retraite du Canada, "plusieurs caisses de retraite ont pu être des investisseurs importants en parts de fiducies de revenu parce qu'elles correspondent à leurs stratégies de placement. Mais ça ne pouvait justifier une mesure spéciale, ce qu'évite heureusement le ministre Flaherty."

Pour la suite, on estime que le maintien de l'exemption fiscale des fiducies existantes pendant les quatre prochaines années, jusqu'en 2011, laissera le temps aux gestionnaires des caisses de retraite d'ajuster leurs placements.

"Nous gérons nos placements pour le long terme", rappelle Claude Lamoureux.

À la Caisse de dépôt et placement du Québec, on avait déjà réduit les placements en parts de fiducies de revenu.

"Nous étions sous-pondérés à environ 3% de nos placements en actions canadiennes, par rapport à 12% pour l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto", a indiqué Gilles des Roberts, porte-parole de la Caisse.

Par ailleurs, des gestionnaires de caisses de retraite sont aussi satisfaits que leur forme préférée de fiducies de revenu, les fiducies immobilières ou "REIT" dans le jargon de Bay Street, sont exclues des mesures fiscales annoncées par Ottawa.

D'ailleurs, en Bourse, ces fiducies immobilières ont résisté beaucoup mieux à la débâcle que l'ensemble des fiducies.

"Les REIT sont aussi les types de fiducies de revenu les plus répandues dans les économies développées. Près d'une vingtaine de pays en tout", explique Michel Méthot, actuaire des régimes de retraite chez Alcan et directeur québécois de l'Association des administrateurs de régime de retraite.

"La diversification internationale du marché des REIT et leur type d'actifs à long terme, avec des flux financiers plus réguliers, expliquent leur attrait pour les caisses de retraite comme un outil de diversification de portefeuille.

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