Après une année de transition marquée par la réorganisation, le Groupe CGI (T.GIB.A) s'est remis en mode croissance.

Après une année de transition marquée par la réorganisation, le Groupe CGI [[|ticker sym='T.GIB.A'|]] s'est remis en mode croissance.

Mardi, l'action de la société montréalaise spécialisée dans les technologies de l'information a terminé la journée à un sommet inégalé depuis un an, à 9,44 $.

Pourtant, il y a à peine deux mois, peu d'analystes donnaient cher à l'entreprise québécoise. «Peu de croissance à l'horizon, carnet de commandes insuffisant pour penser à une hausse significative des profits», clamait-on sur les tribunes.

Or, force est de constater que le vent a tourné pour l'entreprise de Serge Godin. «Le management de CGI est prudent et intelligent. Leur modèle d'affaires tient la route», signale le gestionnaire Alain Chung de Gestion Claret.

Cette année, les analystes tablent d'ailleurs sur un chiffre d'affaires en hausse de 130 millions $, à 3,6 milliards $, avec un bénéfice par action estimé à près du double de l'an dernier, à 72 ¢.

Il faut dire que la dernière année n'a pas été de tout repos. Confrontée à une réduction des coûts amorcée chez son principal client Bell Canada, CGI a dû couper 1000 postes à Montréal et à Toronto. Les frais de réorganisation ont explosé. L'impact des taux de change s'est aussi fait sentir.

Endettement

Au cours de la dernière année, CGI s'est aussi endettée pour faire disparaître 100 millions d'actions qui appartenaient à BCE. Ce qui a mené à l'élimination du quart des titres en circulation.

Conséquence : CGI génère beaucoup d'argent ces temps-ci - 100 millions $ de plus au dernier trimestre comparativement à l'an dernier.

Avec un carnet de commandes rempli, pas étonnant que la direction pense maintenant à embaucher, et surtout à croître par acquisitions. CGI espère ainsi doubler sa taille d'ici trois ans, autant par une croissance interne que par des achats aux États-Unis et en Europe.

L'analyste Jason Kupferberg, de la firme UBS Investment Research, soutient que la santé financière de CGI lui permet dorénavant d'envisager des acquisitions allant de 500 millions $ à 1 milliard $.

Le marché visé ? Les États-Unis puisque 70 % des dépenses mondiales en technologies de l'information y seront effectuées d'ici 2010. L'Inde est également dans la mire. CGI y compte déjà 1200 travailleurs. La société aimerait faire grimper d'ici peu ce nombre à 5000 employés.

Alors, on achète ? «Oui», convient Alain Chung. Selon le gestionnaire, le meilleur reste à venir pour CGI. «C'est une entreprise qui gère bien ses dépenses, et le titre n'est pas cher», ajoute-t-il. Prix-cible : entre 11 et 12 $ d'ici un an.

L'analyste David Wright recommande également l'achat du titre de CGI. Il considère que le grand ménage orchestré l'an dernier a eu du bon, notamment sur les marges bénéficiaires. «La dette diminue et le programme de rachat d'actions se poursuit», note-t-il, en fixant la cible à 11 $ d'ici 12 mois.

À la Financière Banque Nationale, Richard Tse est également optimiste. L'analyste estime qu'en 2007, CGI générera 366 millions $ en flux de trésorerie. «Il y a encore de l'argent sur la table», dit-il. Il voit la valeur de l'action de CGI atteindre la barre des 11 $ d'ici un an.