En ce début de mai, plusieurs investisseurs ont en tête le célèbre dicton: Sell in May and go away.

En ce début de mai, plusieurs investisseurs ont en tête le célèbre dicton: Sell in May and go away.

Cela est d'autant plus vrai que la Bourse de Toronto a justement dégringolé en mai et juin de l'an dernier.

En deux mois, l'indice S&P/TSX avait plongé de 4,9 % à la suite d'une dégringolade des titres pétroliers et miniers.

Faut-il s'attendre au même scénario cette année? Les investisseurs devraient-ils vendre en mai?

«Je ne pense pas, dit le gestionnaire Pierre Bernard, de l'Industrielle Alliance. Nous ne sommes pas à l'abri d'une correction boursière mais les données historiques nous montrent que la période de mai à juillet n'est pas la pire.»

Pour en avoir le coeur net, le spécialiste a étudié les rendements enregistrés par la Bourse de Toronto depuis 1956, année de la première compilation.

Ses résultats, sur 51 ans, montrent que les trois pires mois sont septembre (-1,2 % de rendement en moyenne), juin (-0,3 %) et octobre (-0,3 %).

«Si j'avais un dicton à dire pour la Bourse canadienne ce serait plutôt : Vendez en août et achetez à la fin octobre!», lance M. Bernard.

En effet, les trois meilleurs mois sont décembre (2,2 %), janvier (2,1 %) et novembre (1,7 %).

Pour sa part, le mois de mai affiche, en moyenne, un rendement positif de 0,6 %.

Cela dit, le gestionnaire rappelle que chaque année boursière est unique et que tout dépend de la conjoncture.

«Il n'y a pas de recette magique pour faire de l'argent, dit-il. La meilleure façon d'y arriver est de bien faire ses analyses sans être détourné par les fausses perceptions et par les promesses irréalistes.»

À son avis, on ne devrait pas vendre en mai cette année.

«Les profits sont élevés, le mouvement de fusions et d'acquisitions bat son plein et les taux d'intérêt ne sont pas à la hausse, constate-t-il. Je me trompe peut-être mais je fais partie du clan des optimistes.»

Pour les trimestres à venir, Pierre Bernard mise particulièrement sur trois secteurs. Il s'agit de la technologie, de l'énergie et de la consommation.

Contrairement à ce qui s'est passé en 2000 avec l'éclatement de la bulle techno, le gestionnaire pense que la révolution des communications est bien enclenchée en Bourse.

«On parle maintenant de convergence et de complicité entre l'Internet et la communications sans-fil, souligne-t-il. Ça touche la voix, les données et les vidéos.»

Parmi ses titres favoris, il y a Research In Motion (RIM), fabricant de l'appareil de courriels sans fil BlackBerry.

On retrouve aussi Sierra Wireless (SW), spécialisé dans les outils de communications (cartes réseaux pour ordinateurs portables) et Exfo (EXF), tourné vers les instruments de mesure pour les réseaux de fibres optiques.

D'autre part, Cognos (CSN) est aussi dans sa ligne de mire. Cette société produit des logiciels pour présenter et analyser les données des sociétés.

Par ailleurs, Pierre Bernard pense que le secteur de l'énergie est la «meilleure police d'assurance» contre les risques géopolitiques du Moyen-Orient, de l'Amérique latine et de l'Afrique.

Sans compter, ajoute-t-il que le prix de l'essence pourrait monter encore dans les prochains mois.

Selon lui, une compagnie intégrée (exploration, raffinage, stations services) comme Petro-Canada (PCA) pourrait en profiter.

Husky Energy (HSE), une autre société intégrée, verse un intéressant dividende de 24 % tandis que la pétrolière Nexen (NXY) a d'importants projets pour augmenter sa production.

À cela, M. Bernard pense que les consommateurs continueront à faire rouler l'économie.

Ses préférés: Alimentation Couche-Tard (ATD.B) pour son évaluation attrayante, Rona (RON) pour la qualité de ses magasins et Tim Hortons (THI) pour la croissance de son réseau.