Barry Bonds, aime tellement les bâtons de baseball fabriqués par Sam Holman d'Ottawa, qu'il a sauvé son entreprise de la faillite au printemps dernier en lui envoyant 40 000 $US pour être certain de ne pas en manquer durant la saison.

Barry Bonds, aime tellement les bâtons de baseball fabriqués par Sam Holman d'Ottawa, qu'il a sauvé son entreprise de la faillite au printemps dernier en lui envoyant 40 000 $US pour être certain de ne pas en manquer durant la saison.

«Sans cet argent, c'était fini», dit le fondateur de Sam Bat, Sam Holman.

«Avec cette somme, j'ai pu garder la tête hors de l'eau et acheter le bois nécessaire pour d'autres commandes. C'était avant le début de la saison de baseball, la période la plus cruciale de l'année pour notre entreprise. Peu de temps après, j'ai déniché trois partenaires qui ont injecté de l'argent dans l'entreprise.»

La PME d'Ottawa créée en 1997 a depuis investi dans de nouveaux outils pour accroître ses capacités de production. Sam Bat, qui a fabriqué environ 8000 bâtons l'an dernier, devrait en faire au moins 20 000 l'an prochain.

«Enfin!» soupire Sam Holman, qui devait refuser des commandes de joueurs professionnels, faute de moyens.

Cette grande demande a été en partie suscitée par Barry Bonds qui a adopté les bâtons Sam Bat en 1999. D'autres grandes vedettes comme Albert Pujols des Cards de St.Louis ou Alfonso Soriano des Cubs de Chicago l'ont suivi.

Et maintenant les jeunes qui font leur entrée dans les grandes ligues cognent aux portes de l'entreprise.

Selon Sam Holman, la durabilité de ses bâtons est incomparable. Il précise que ses produits en érable destinés aux professionnels durent en moyenne un mois, au lieu de 10 jours pour ceux en frêne de ses concurrents.

Il se vante d'ailleurs d'être le premier dans les années 90 à avoir fabriqué des bâtons en érable aux dépens du frêne, qu'il considère comme moins résistant.

Comme un Stradivarius

«Nous achetons de l'érable de l'État de New York choisi spécialement pour des bâtons de baseball. Puis nous le séchons nous-même, contrairement à d'autres fabricants. Finalement, nous avons développé une machine spécialement conçue pour couper le bois de façon à créer le meilleur produit possible.»

Chaque bâton est fait sur mesure pour les quelque 125 joueurs des ligues majeures servis par Sam Bat. Le poids et l'équilibre du bâton varient d'un client à l'autre. Des différences très subtiles, mais importantes pour ceux qui gagnent des millions à frapper une balle.

Barry Bonds voit les siens comme un violoniste un Stradivarius. Le roi des coups de circuit a donc décidé de payer en conséquence: environ 500$ le bâton, alors que les autres joueurs étoiles ne déboursent que 75$ pour leur instrument de travail.

«Barry reconnaît que nous fabriquons un produit unique», se réjouit Sam Holman. Il entretient d'ailleurs de bonnes relations avec cette vedette considérée comme très capricieuse par les médias.

Retour des bâtons de bois

Pour le moment, la moitié de la production de Sam Bat sert à répondre aux besoins des joueurs professionnels.

L'autre moitié consiste à fabriquer un produit générique destiné au grand public. Mais avec davantage d'équipement, l'entreprise d'Ottawa, qui emploie 9 personnes, mise sur une croissance de ses ventes chez les détaillants.

Le chiffre d'affaire de la PME se situe tout juste en dessous d'un million de dollars. La progression du huard face aux billets de l'Oncle Sam n'a pas trop affecté la compagnie jusqu'à présent, puisque ses achats de bois et d'équipement se font au sud de la frontière.

«L'avenir s'annonce prometteur», dit le père de Sam Bat, qui écoule 90% de sa production aux États-Unis.

«De plus en plus de ligues de baseball américaines interdisent le bâton en aluminium. Le bois revient en force.»