Les contrats d'entretien des hélicoptères Chinook seront très payants pour l'industrie canadienne, mais pas ceux des avions de transport C17 et C130.

Les contrats d'entretien des hélicoptères Chinook seront très payants pour l'industrie canadienne, mais pas ceux des avions de transport C17 et C130.

Le gouvernement canadien achètera la technologie des 16 hélicoptères Chinook dont elle fera l'acquisition, ce qui comprend les droits de propriété intellectuelle.

L'industrie canadienne de la défense et de l'aérospatiale pourra ainsi exporter le savoir-faire qu'elle développera en faisant la maintenance de ces appareils. C'est cette même procédure qui a permis à l'industrie québécoise d'empocher gros avec les contrats d'entretien des CF18.

Par contre, Ottawa n'achètera pas la technologie des quatre appareils C17 et des 17 appareils C130 qui faisaient également partie de l'imposante liste d'épicerie militaire présentée par le gouvernement Harper en juin dernier.

«Dans le cas des C17, le nombre d'unités que nous achetons ne justifie pas la dépense», a expliqué Frédéric Baril, attaché de presse du ministre des Travaux publics Michael Fortier.

Le gouvernement boudera également la technologie des avions de transport tactique C130.

«Nous développerons l'expertise, mais nous ne pourrons pas l'exporter parce que cela violerait les droits de propriété, a déclaré M. Baril. Ça coûte moins cher ainsi, ça fait économiser de l'argent aux Canadiens.»

C'est une question importante pour l'industrie canadienne de la défense et de l'aérospatiale. En effet, c'est la technologie liée à l'acquisition des chasseurs CF18, au début des années 80, qui a permis à L-3 MAS, une entreprise établie à Mirabel, de prospérer.

À l'époque, L-3 MAS, une petite division militaire de Bombardier, a obtenu le contrat d'entretien des CF18. L'entreprise compte maintenant 1000 employés et offre des services d'entretien et de modernisation à des forces aériennes étrangères, comme la Royal Australian Air Force.

«Quand le gouvernement a acheté les CF18, il a acheté les données techniques, a rappelé le président de L-3 MAS, Sylvain Bédard, en entrevue téléphonique hier. Cela nous a permis de faire l'entretien des appareils, mais aussi de leur apporter des modifications pour prolonger leur vie utile, sans avoir besoin de revoir sans cesse le fabricant original.»

Cette situation a donc permis à L-3 MAS de développer chez elle tout le savoir-faire nécessaire en fait de soutien et d'ingénierie.

«Souvent, les entreprises qui font de l'entretien dépendent du fabricant original pour apporter des modifications aux appareils, a affirmé M. Bédard. Ces modifications sont normalement conçues là où est situé le constructeur. Le fait d'avoir pu développer cette expertise-là au Canada est unique.»

Grâce à ce savoir-faire, L-3 MAS a décroché en 2006 un contrat de 20 millions pour moderniser les F18 de la Royal Australian Air Force en remplacer le tronçon central. Cinq employés de L-3 MAS sont déjà en Australie, 27 autres les suivront d'ici la fin de l'année.

L-3 MAS espère maintenant remporter le contrat d'entretien des F18 des forces aériennes de la Finlande et de l'Espagne.

M. Bédard est également confiant de pouvoir remporter une part importante des retombées liées aux contrats militaires du gouvernement Harper.

«Nous visons surtout le Chinook», a-t-il déclaré, rappelant que L-3 MAS avait obtenu le contrat de maintenance des hélicoptères maritimes dont l'acquisition a été annoncée il y a quelques années.