Il faut croire que Luc Mainville aime le bruit des marteaux. Le président et chef de la direction de LAB Recherche vient à peine de terminer l'agrandissement de ses installations de Laval qu'il en mijote déjà un autre.

Il faut croire que Luc Mainville aime le bruit des marteaux. Le président et chef de la direction de LAB Recherche vient à peine de terminer l'agrandissement de ses installations de Laval qu'il en mijote déjà un autre.

Et cette fois, il veut multiplier par deux la grandeur de son terrain de jeu.

«On n'a pas encore annoncé nos couleurs, mais ça va se faire très bientôt», a révélé mercredi M. Mainville lors d'une rencontre avec La Presse Affaires.

«On pourrait regarder quelque chose autour de 20 millions d'investissement initial, pour un agrandissement de l'ordre de 75 000 pieds carrés», a précisé le président.

Un investissement additionnel de 20 millions de dollars sur cinq ans est aussi prévu pour équiper les nouvelles installations d'équipements de pointe.

LAB Recherche vient pourtant tout juste de se payer un agrandissement de 12 millions de dollars qui a fait grimper la superficie de ses installations de Laval de 40% pour l'amener à 87 000 pieds carrés. C'était en décembre.

«Aujourd'hui, six mois après l'expansion, on est déjà à pleine capacité. Ça montre à la fois la santé de l'industrie et l'élargissement de notre clientèle», dit M. Mainville.

L'homme décrit son entreprise comme «un mal nécessaire pour l'industrie pharmaceutique». LAB Recherche effectue des analyses de laboratoire et des essais sur les animaux pour les entreprises pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologies qui doivent tester leurs médicaments.

Tout près du bureau où M. Mainville a reçu La Presse Affaires se trouvent 36 salles hébergeant autant des rongeurs que des porcs, des chiens et des primates. L'expansion prévue fera passer le nombre de ces locaux à 80.

Avec des installations au Danemark et en Hongrie, LAB Recherche occupe le huitième rang mondial d'une industrie qui a le vent dans les voiles, les grandes entreprises pharmaceutiques confiant de plus en plus leurs essais non cliniques et précliniques à des sous-traitants.

LAB Recherche est d'ailleurs fière de compter neuf des dix plus grosses entreprises pharmaceutiques de la planète dans sa liste de clients.

Le fait de voir un deuxième agrandissement en quelques mois indique-t-il que LAB Recherche a été trop timide dans son agrandissement de décembre dernier?

«Oui», répond d'emblée M. Mainville, qui rappelle toutefois que le contexte était alors bien différent. C'est que l'expansion précédente a été planifiée alors que LAB Recherche était encore une filiale de LAB International.

L'entreprise ne vole de ses propres ailes que depuis août dernier, soit depuis son entrée à la Bourse de Toronto.

«Dans notre industrie, on peut dire grosso modo qu'on a besoin d'investir un dollar pour gagner un dollar de vente», dit M. Mainville.

Il espère ainsi faire grimper son chiffre d'affaires d'environ 20 millions de dollars avec la nouvelle expansion, et vise à terme «entre 30 et 40 millions de revenus additionnels».

L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de quelque 50 millions en 2006.

M. Mainville espère commencer la construction des nouveaux locaux l'hiver prochain, pour terminer le tout pour le 3e trimestre 2008. L'agrandissement devrait se traduire par l'embauche d'une centaine d'employés d'ici deux ans.

L'entreprise en compte actuellement 225 à Laval, et plus de 450 en englobant les activités européennes.

La semaine dernière, La Presse Affaires faisait état de l'arrivée probable à Sherbrooke du numéro un mondial de l'industrie des études précliniques, l'américaine Charles River.

M. Mainville affirme que ce nouveau concurrent potentiel n'a pas influencé ses plans d'expansion.

«Dans notre industrie, le facteur limitatif n'est pas de trouver des clients, mais des employés de qualité. Et je ne crois pas que l'on recrutera dans le même bassin de main-d'oeuvre que Charles River à Sherbrooke.»