Après son délestage par BCE et après des changements de stratégies et de dirigeants, Emergis (T.EME) a réussi son retournement.

Après son délestage par BCE et après des changements de stratégies et de dirigeants, Emergis [[|ticker sym='T.EME'|]] a réussi son retournement.

«Son redressement est un succès, constate le gestionnaire Alain Chung, de Claret. Et c'est en grande partie grâce au plan de restructuration piloté par son président François Côté.»

En poste depuis 2004, M. Côté a fait plusieurs gestes pour rentabiliser le spécialiste en commerce électronique, après les nombreux cafouillages de ses prédécesseurs.

Sous son impulsion, Emergis a vendu et fermé des filiales moins performantes. Elle a gardé les activités qui offraient un bon potentiel de croissance et elle a réalisé de petites acquisitions ciblées.

La société montréalaise a misé sur sa lucrative division «santé» tout en se délestant graduellement de certains contrats, jugés moins intéressants, de sa division «finance», explique M. Chung.

L'an dernier, les revenus provenant du secteur de la santé se sont élevés à 113,8 millions de dollars, en hausse de 24 %. Ils se sont traduits par des marges bénéficiaires (BAIIA) de 23,3 %.

Pendant ce temps, les revenus du secteur des services financiers reculaient de 16 %, à 56,2 millions. Dans ce cas, les marges ont été de 14,6 %.

Au total, Emergis a affiché un bénéfice annuel net de 21 millions, ou 24 cents par action, par rapport à 5 millions, ou 4 cents par action, pour l'année précédente.

La compagnie offre des solutions électroniques pour consulter des dossiers de patients, pour traiter les demandes de règlements de médicaments, etc. Du côté financier, elle se spécialise notamment dans les transactions hypothécaires.

Alain Chung rappelle que la société a racheté 1,4 million de ses actions au cours du quatrième trimestre, à un prix moyen de 5,22 $ l'unité, pour un coût total de 7,2 millions de dollars.

Depuis le début de son programme, amorcé il y a 13 mois, elle a acheté 4 millions d'actions sur un maximum prévu de 6 millions.

«C'est une bonne décision, reconnaît le gestionnaire. Si elle ne trouve pas d'acquisitions intéressantes, elle peut utiliser une partie de ses liquidités afin d'augmenter la valeur des actionnaires.»

Il souligne que l'entreprise dispose d'un bilan solide.

Elle possède 92 millions en liquidités, soit l'équivalent de 1 $ par action. De plus, elle n'a pas pratiquement pas de dette.

Au rythme actuel, il prévoit que le cours de son action s'établira entre 7 et 8 $ d'ici un an. «Pour une croissance plus rapide, il faudrait quelque chose de nouveau», dit-il.

En décembre dernier, Emergis a indiqué qu'elle s'attendait à des revenus de 184 à 191 millions cette année.

Par rapport aux 170 millions de l'an dernier, il s'agit d'une progression d'environ 10 %.

«C'est plutôt prudent mais les dirigeants ont l'habitude de promettre moins et de livrer plus», dit M. Chung.

Selon Bloomberg, neuf analystes recommandent d'acheter le titre, deux suggèrent de le conserver et un propose de le vendre. Leur prix cible moyen est de 6,50 $, soit pratiquement son cours actuel en Bourse.

Dans son premier rapport sur Emergis, publié mercredi, Valeurs mobilières Desjardins s'attend à un prix de 7,50 $ d'ici les 12 prochains mois.

L'analyste Eric Bernofsky note que la stratégie d'Emergis lui permet d'assurer ses revenus puisqu'ils sont basés sur des réclamations récurrentes.

De plus, ajoute-t-il, la hausse des dépenses en santé, l'utilisation des solutions électroniques par les gouvernements et la croissance du marché électronique pour les hypothèques soutiendront le développement de l'entreprise.