La papetière Kruger brandit la menace d'un arrêt complet, mais temporaire, de ses activités à Trois-Rivières.

La papetière Kruger brandit la menace d'un arrêt complet, mais temporaire, de ses activités à Trois-Rivières.

La partie patronale a convoqué les différents syndicats de l'usine à un entretien au sommet, qui devrait se tenir mardi.

Cette mesure draconienne toucherait les 1000 employés du complexe et les pousserait à un congé forcé d'une durée qui n'est pas encore déterminée. La date de cet arrêt possible des activités n'est pas établie non plus. Par contre, selon ce qu'il a été permis d'apprendre, la période de fermeture pourrait devenir effective avant la fin de l'année.

La situation de l'usine semble si grave que toutes les discussions qui ont cours actuellement autour de la possible réouverture de la convention collective ont été arrêtées, quelques jours à peine après que la société ait ouvert ses livres aux syndiqués, dans un geste de bonne foi.

A l'origine, une entente devait être signée d'ici dimanche par les deux parties à ce sujet, sinon la société avait promis d'aller de l'avant avec son plan de redressement, sans le consentement de ses travailleurs. Mais plus rien de tout cela ne semble tenir maintenant, puisque la partie patronale souhaiterait prendre du recul par rapport à la crise qui sévit actuellement dans l'industrie des pâtes et papiers.

Déjà, les dirigeants réclament nombre de concessions aux employés. Une réduction majeure des salaires de l'ordre de 10% et la suppression de 100 emplois sont évoquées.

De plus, tous les projets de développement, tel que l'usine de désencrage annoncée cet hiver au coût de 200 M$, ont aussi été suspendus. Rappelons que les membres des quatre syndicats de l'usine ont récemment accepté, dans un vote serré, de tendre l'oreille aux propositions de l'employeur pour sortir l'usine du marasme dans lequel elle se trouve. Le manque à gagner serait de 45 M$ pour assurer la rentabilité du complexe.

Les syndiqués pourraient faire face à des demandes de concessions supplémentaires, car le dollar canadien ne semble pas être sensible aux doléances du secteur des pâtes et papiers. Vendredi, pour la première fois en 31 ans, le huard a dépassé la valeur de la devise américaine, pour clôturer à 1,0052 $ US.

Les syndiqués devraient être mis au fait des développements mercredi, au cours d'une assemblée générale.