Le titre de la société lavalloise Neurochem (T.NRM) a reculé de plus de 13 % jeudi après que deux analystes eurent publié des rapports négatifs sur l'avenir des deux principaux médicaments candidats de l'entreprise.

Le titre de la société lavalloise Neurochem [[|ticker sym='T.NRM'|]] a reculé de plus de 13 % jeudi après que deux analystes eurent publié des rapports négatifs sur l'avenir des deux principaux médicaments candidats de l'entreprise.

Le premier, rédigé par David Dean de la firme canadienne Cormark Securities, s'appuie sur deux articles scientifiques publiés jeudi par le New England Journal of Medicine (NEJM) sur le Kiacta, une molécule destinée à combattre l'amylose amyloïde A, une maladie grave des reins.

Dans l'un des articles, la professeure Laura Dember, de la faculté de médecine de l'Université de Boston, en vient à la conclusion que le Kiacta «ralentit le déclin des fonctions rénales» chez les patients souffrant de d'amylose amyloïde A.

Or, dans un éditorial connexe, les Dr Vincent Rajkumar et Morie Gertz remettent en question les résultats de l'article de Mme Dember et avancent que les bienfaits du médicament pourraient être «moindres que ce qui a été calculé».

Les Dr Rajkumar et Gertz estiment néanmoins que «certains bienfaits» ont été constatés durant l'essai clinique.

Aux yeux de l'analyste Dean, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ne se satisfera pas de seulement «quelques bienfaits».

«Nous croyons que la FDA demandera la tenue d'essais cliniques additionnels, ce qui, dans les faits, sonnera le glas du Kiacta», a écrit David Dean, en rappelant que la direction de Neurochem avait déjà écarté l'idée de mener de nouvelles études.

De son côté, l'analyste Jonathan Aschoff, de la firme new-yorkaise Brean Murray, Carret & Co., s'en prend une fois de plus à l'Alzhemed, une molécule destinée au traitement de la maladie d'alzheimer.

Neurochem doit présenter les résultats de l'essai de phase III de l'Alzhemed lundi prochain à Washington, après la fermeture des marchés boursiers.

«Nous nous attendons à ce qu'il n'y ait essentiellement aucune différence entre le médicament et le placebo dans l'essai sur l'Alzhemed», a écrit l'analyste américain dans une note aux investisseurs.

«Nous voyons comme étant particulièrement trompeuse la décision de la direction (de Neurochem) de ne pas inclure les patients qui ont abandonné l'essai, soit environ 25 % de la cohorte, dans la dernière version de l'analyse présentée en janvier», a ajouté M. Aschoff.

David Dean partage le pessimisme de Jonathan Aschoff et croit aussi que l'Alzhemed sera un échec.

Quant au Kiacta, la FDA a, en avril, reporté de trois mois, jusqu'au 16 juillet, sa décision de l'approuver ou non. Plusieurs analystes, dont MM. Dean et Aschoff, s'attendent à ce que la FDA renvoie Neurochem à ses devoirs.

En décembre, à la suite d'un congrès aux États-Unis au cours duquel l'Alzhemed a été présenté comme l'un des seuls médicaments potentiels sérieux dans le domaine, le titre de l'entreprise avait atteint pas moins de 29 $ à la Bourse de Toronto.

Le mois dernier, à l'assemblée annuelle des actionnaires de Neurochem, le président et chef de la direction, Francesco Bellini, avait noté que la tâche n'était pas de tout repos, aucun médicament n'ayant encore été mis au point pour maîtriser l'alzheimer.

L'ancienne firme de M. Bellini, BioChem Pharma, avait mis au point le 3TC, un médicament largement utilisé dans la trithérapie contre le sida.

David Dean recommande de vendre le titre de Neurochem, avec un prix cible de 3 $. Quant à Jonathan Aschoff, il suggère de vendre avec un prix cible de 2 $ US.

Jeudi, à la Bourse de Toronto, l'action de Neurochem a clôturé à 6,83 $.